Les médias se félicitent de la réussite du Mondial de football organisé au Qatar et parlent de la plus belle finale de l’histoire de la Coupe du monde. Tous les superlatifs sont utilisés !

Il est incontestable que le Qatar a réussi à masquer son régime féodal, l’exploitation des travailleurs étrangers, les morts sur les chantiers, le bilan écologique désastreux de ses stades climatisés, etc. Le président de la FIFA (et Noël Le Graet pour ce qui concerne l’équipe de France), a bien aidé l’émir : seules quelques équipes ont osé braver les interdits d’afficher la moindre critique. On en a même ‘’oublié’’ de rappeler les conditions scandaleuses de l’attribution de la compétition à ce bout de désert gorgé de gaz, alors que des instructions judiciaires sont ouvertes.

Le Qatar a gagné. Aujourd’hui, mais demain ? 

Qui osera poser la question du sort des travailleurs immigrés après la finale de la compétition ? Les esclaves du XXIe siècle sont bien seuls à poser la question de leur avenir !

Quant à la compétition, elle n’a pas été un grand cru, malgré les prestations de quelques grands joueurs. Les techniciens comme Didier Deschamps, égaux à eux-mêmes, ont muselé les talents par des choix tactiques craintifs et peu favorables à l’extériorisation des magiciens du ballon rond.

L’équipe de France joue contre nature, un football pauvre, mièvre et sans génie, alors que des joueurs comme Kylian Mbappé, Dembelé, Coman, Kolo Muani, Koundé et d’autres sont d’authentiques artistes quand ils ont le ballon dans les pieds.

Didier Deschamps était un joueur sans génie et besogneux, mais un gagneur, courant beaucoup, sans se ménager. A vouloir revoir le joueur qu’il était en confiant le même rôle à Antoine Griezmann, il a privé l’équipe de France d’un créateur. Tout au long de la compétition, le petit Antoine s’est usé au point d’être complètement absent de la finale. Il a ainsi privé Kylian Mbappé, Dembelé et Giroud d’occasions de but contre une équipe d’Argentine, qui, malgré Lionel Messi, est loin d’être la grande équipe méritant de remporter le trophée pour la troisième fois de son histoire.

Les joueurs de l’équipe de France doivent parler pour imposer les choix tactiques qui correspondent à leurs qualités, un football joyeux, offensif, créatif, multipliant les occasions de but, et abandonner ce football en bleu de chauffe. Il y a des précédents ; en 1966, en Angleterre, les joueurs s’étaient rebellés contre la tactique prônée par Henri Guérin. Plus près de nous, Eric Cantona s’était insurgé contre les choix tactique d’Henri Michel puis de Raymond Domenech.

Didier Deschamps pourra toujours arguer qu’il a dû se priver de nombreux joueurs, parmi les meilleurs, au tout dernier moment. Mauvaise excuse, le football français est riche de talents, comme ceux de Markus Thuram ou Randal Kolo Muani, délaissés avant de démontrer toute la palette de leur football, trop tard !

Didier Deschamps a le soutien de Noël Le Graet, objet de beaucoup de critiques et même d’une enquête diligentée par le ministère des sports. Le tandem en sortira vainqueur ou sera-t-il contraint à la démission ?

Ce Mondial 2022 aura marqué : il est le symptôme d’un football-business triomphant, prêt à tout pour dégager du fric, toujours plus. D’ailleurs le président de la FIFA envisage une compétition à 48 équipes en 2026 (contre 32 auparavant), pour multiplier les recettes des droits de retransmission télévisées et de publicité, et, au passage, pour assurer sa réélection en donnant satisfaction à un plus grand nombre de pays. La santé des joueurs n’est pas son principal souci.Il est temps que le football revienne aux footballeurs et que les bouches s’ouvrent