Chaînes de télévision et plateformes numériques sont gourmandes en contenus ; la bataille fait rage et la recherche de programmes (séries, dramatiques) originaux, et fédérateurs de grosses audiences (Audimat oblige) pour attirer les publicités est sans merci.

Télérama publie à ce sujet un très bon article, intitulé Investigations en séries, dont le chapeau en dit un peu plus : « De plus en plus de séries s’inspirent d’enquêtes journalistiques. Et des accords se nouent entre productions et médias ».

C’est un bel hommage de l’audiovisuel à la presse écrite, mais qui interroge.

Emilie Gavoille, autrice de l’article révèle :

« Pour s’assurer d’être aux premières loges dès que l’actualité accouche de bonnes idées, Studio-Fact, fondée en 2021, a noué un partenariat exclusif – qui implique une clause de priorité et de la coproduction – avec Le Parisien. « C’est une source importante pour nous, explique Basile Lemaire, directeur du développement stratégique du groupe (et ancien journaliste de Télérama). Des conférences de rédaction communes ont lieu toutes les deux semaines, qui nous permettent de savoir sur quoi travaillent les services. »

L’autrice ajoute :

« L’exemple n’est pas unique. Des discussions ont lieu entre le groupe Le Monde (dont fait partie Télérama) et Netflix, alors qu’un des plus gros acteurs du secteur audiovisuel, Federation Entertainment, a d’ores et déjà conclu un accord avec So Press, groupe de presse habitué des grands récits. »

Cette tendance pose de nombreuses questions déontologiques, que n’écarte pas l’autrice qui conclut ainsi son article : « A quel point ce mariage avec l’industrie du divertissement influe-t-il sur le choix et le traitement des enquêtes menées dans les médias ? »

Mais, de cela, les propriétaires des grands médias n’en ont cure. ; à l’image de Vincent Bolloré, ils n’ont que mépris pour les journalistes et pour les contenus qui émancipent. L’appât du gain a depuis longtemps écarté les questions déontologiques. Même au Monde désormais ? On n’ose y croire. Tout rapprochement avec Netflix devrait être banni de la stratégie des médias.