Sophie Cachon, journaliste à Télérama, s’esclaffe sur le site du magazine : « Au Louvre, on aura tout vu. Et ça continue. »
A peine remise des dérives mercantiles du musée (« Du déhanché de Beyoncé devant la Joconde jusqu’au déplacé ‘’glamping, contraction de glam et de camping, à l’occasion d’un concours financé par Airbnb, dont l’invité était invité à passer la nuit sous la Pyramide l’année dernière », écrit-elle), la journaliste tombe à la renverse en prenant connaissance des « ‘’services de personnalisation’’, c’est-à-dire des prestations ‘’exclusives’’ pour ‘’accéder à l’inaccessible » vanté par la direction.
Sophie Cachon cite quelques exemples comme « l’examen de la Joconde hors de sa vitrine en compagnie du président du Louvre : prix de départ 10 000 €. Pour la visite du cabinet d’art graphique avec son responsable : 5 000 € »
La journaliste est éberluée et elle dénonce : « On n’attendrait pas mieux d’un palace 5 étoiles, sauf que le Louvre est avant tout une institution publique, avec des collections nationales et des conservateurs fonctionnaires. L’argent collecté à l’international auprès des ultrariches servira à financer un espace dédié ‘’aux jeunes, aux familles, aux scolaires, au public vulnérable, aux personnes handicapées ou précaires et leurs accompagnants’’. Finalement, tout ce qui constitue, hors crise sanitaire, le cœur de cible d’un musée national quand il n’est pas acquis aux millions de touristes qui font tourner la machine. »
Le constat est terrible ; il accuse un état libéral laissant la culture, l’intelligence, les services publics entre les mains des grandes fortunes.
Le Louvre, avec des subventions en constante diminution, n’a qu’un remède pour survivre : le recours au mécénat et aux ‘’services de personnalisation’’. Pitoyable pour un musée qui est présenté comme une vitrine de la culture française. Pitoyable pour le président de la République et sa startup nation et pour Roselyne Bachelot, prétendue ministre d’une culture en lambeau.