Bernard Arnault est l’homme le plus riche du monde ; son patrimoine se porte particulièrement bien. Son quotidien économique, Les Echos, jubile et note que LVMH a bouclé une année record avec 79 milliards de ventes (+ 23%) en 2022. La radio britannique jubile, elle aussi, et constate que les résultats de LVMH sont exceptionnels pour la deuxième année consécutive.
Le groupe aux 70 marques de luxe a dégagé un bénéfice de 14 milliards. Pour la Bourse ce n’est pas encore assez, l’action a ‘’chuté’’ de 2 % au lendemain de la publication des résultats. Les actionnaires sont dérangés, paraît-il, par la morosité du marché chinois. Heureusement, celui-ci se réveille et les investisseurs salivent déjà en rêvant à de nouveaux bénéfices record en 2023.
Bernard Arnault, lui aussi, est dérangé, non pas par ses dividendes, mais par les critiques dont les ultra-riches sont assaillis en période de crise. Les pauvres ont du mal à boucler les fins de mois et à faire le plein d’essence du réservoir de la voiture, indispensable pour aller travailler. Bernard Arnault ne comprend pas pourquoi il est l’objet de vindicte parce qu’il se déplace en jet privé.
Alors, toujours aussi condescendant, il n’a eu que mépris pour ceux qui profèrent les critiques, « ces gens qui ne connaissent pas bien l’économie », a-t-il déclaré.
Evidemment, ceux qui ne connaissent pas bien l’économie sont comme les employées des abattoirs de Bretagne, des analphabètes.
La France qui trime ne mérite, selon Bernard Arnault et Emmanuel Macron, que les insultes ; elle ne sait même pas reconnaître leur incommensurable intelligence et leur sens de l’économie capitaliste. La caste des nantis se vautre dans le mépris absolu.
Morale de l’histoire, empruntée à Albert Camus (L’Homme révolté) : « Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme. »