Le naufrage d’un rafiot avec peut-être plus de 700 candidats à l’immigration au large de la Grèce est effroyable. L’ampleur du drame provoque la nausée. Il allonge le nombre de ces pauvres à la recherche de la survie (leurs aspirations sont modestes !), morts en tenant de traverser la Méditerranée, devenue un immense cimetière.

Les bonnes âmes s’offusquent sans vergogne ; ils tournent la tête pour ne pas avouer que c’est leur politique qui amène les populations du Sud à espérer trouver un peu de dignité au Nord. Pour les pauvres du Sud, le Nord est le paradis comparé à leurs conditions de vie miséreuses et misérables, où les ressources naturelles sont accaparées par les riches du Nord.

Notre monde est malade d’un système où quelques-uns se vautrent dans le stupre, grâce à des richesses accumulées sur le dos de millions de pauvres. Le néo-colonialisme provoque des ravages et le capitalisme sème le malheur pour le bonheur de quelques ultra-riches.

Le nombre de naufragés s’allonge pendant que les Darmanin, Ciotti et Le Pen répandent leur idéologie égoïste et se livrent à une surenchère sans limite, en prétendant que ces pauvres sont des délinquants dangereux, venus pour chasser notre prétendue civilisation et la remplacer par la leur.

Honte aux réactionnaires, honte aux ultra-riches et à leurs valets !

Honte à ceux qui se complaisent à entretenir des relations très amicales avec les dictateurs sanglants, comme Mohammed ben Salmane, ou avec des affairistes cultivant l’outrance comme Elon Musk. Ceux-là n’ont pas un mot pour les disparus de la Méditerranée ; ils vendent du pétrole et achètent des armes, vendent des futilités et achètent les consciences. Ils vivent dans leur bulle, virtuelle, où la pauvreté a été rayée du dictionnaire, qu’ils entretiennent des régimes arriérés ou des démocraties inégalitaires.

Les naufragés de la Méditerranée n’atteindront jamais leur Eldorado. Les ultra-riches, eux, continueront à sa vautrer sur des matelas de billets à plusieurs zéros.

Le monde est malade.