Le président de la République ressemble de plus en plus à Zébulon, le petit personnage monté sur ressort de l’émission-culte pour enfants des années ORTF, Le Manège enchanté. Comme lui, Emmanuel Macron est un magicien qui est partout.
On le croit à l’Elysée et il apparaît à Nouméa ; on le croit à Nouméa, il est à Marseille. Bref, la France peut s’enorgueillir d’avoir un président omniprésent, omniscient, tellement présent que les ministres sont effacés et qu’on pourrait se passer d’eux.
Mais le président de la République présente l’inconvénient d’être autoritaire et de décider de tout, pourvu que ce soit pour défendre le libéralisme et l’atlantisme.
Dublin, Oslo et Madrid viennent d’annoncer de concert que les trois pays allaient reconnaître l’existence de l’Etat de Palestine rejoignant ainsi les 139 autres pays qui ont déjà pris une décision hautement politique.
Les dirigeants de l’Irlande, de la Norvège et de l’Espagne ont mené des discussions avec d’autres pays européens, dont la France (mais aussi le Portugal, la Belgique et la Slovénie), pour qu’ils se joignent à leur démarche, comptant sur un effet de nombre. Simon Harris, Jonas Gahr Store et Pedro Sanchez ont pris la décision pour imposer un cessez-le-feu aux deux bélligérants, hâter la libération des otages et relancer le processus d’une solution à deux Etats, vivant en paix. Le moment leur a semblé pertinent.
Mais pas pour Emmanuel Macron, qui prétend que les conditions ne sont pas réunies pour se joindre aux neuf Etats européens qui ont donc désormais reconnu l’Etat de Palestine et son droit à la terre.
Zébulon s’agitait ; Emmanuel Macron aussi. Mais souvent à contre-temps.
En s’alignant sur les positions de Biden, il discrédite le pays des Droits de l’Homme.