Qu’un joueur de l’équipe du PSG éternue et toute la France s’enrhume. Que l’équipe de France masculine de handball soit sacrée championne d’Europe et les médias volent au secours du succès à l’image de TF1 (qui n’a retransmis que la finale contre le Danemark). Mais, attention, auparavant les handballeurs n’avaient eu droit aux retransmissions sur une chaîne gratuite que parcimonieusement sur des annexes de la chaîne Bouygues (ou, en payant, sur la chaîne qatarie beINSoports)

Que faudra-t-il pour que le handball soit considéré comme un sport majeur ? Le sport des professeurs d’éducation physique présente le plus beau palmarès des sports collectifs : l’équipe masculine a remporté 3 médailles d’or olympiques, 6 titres de championne du monde et 4 de championne d’Europe ; les féminines, elles, ont remporté 1 médaille d’or olympique, 3 titres de championnes du monde et 1 de championne d’Europe.

Depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui, le handball français est au plus haut niveau. Avec la manière.

Que les enseignants à l’origine de son essor soient remerciés pour tout le travail effectué dans les cours d’écoles, de collèges et de lycées, bien relayés dans des clubs extraordinaires où l’argent manque trop souvent.

Le handball fait dans la discrétion quand le football se complaît dans les dépenses de milliardaires, les combines, les magouilles pour alimenter des médias avides de buzz.

Dans le quotidien sportif L’Equipe, le handball a droit à la portion congrue. Il n’éternue pas, il rapporte des médailles !

Emmanuel Macron peut bien recevoir les champions, il ne pourra pas effacer le manque de crédits pour le sport, dont le handball peut témoigner : la moitié des champions d’Europe joue à l’étranger, dont 5 dans le même club hongrois de Veszprem.

Voler au secours de la victoire n’a jamais fait politique.

Joueuses et joueurs de handball savourent leurs victoires, loin du fric-roi, loin des caméras, loin du sport-business ; seulement avec l’envie de se surpasser et de gagner même quand tout semble perdu ! C’est ce qu’il reste de l’esprit du ‘’sport des profs’’.