Secours populaire, Restos du cœur, Croix-Rouge et Fédération des banques alimentaires viennent en aide à 5,5 millions de pauvres en France, les victimes du libéralisme, les derniers de cordée (dont le premier ne se soucie pas ou si peu).

La cinquième puissance économique du monde, la France, aligne ce chiffre hallucinant de 5,5 millions de pauvres qui ne peuvent compter que sur les associations pour survivre plutôt que pour vivre.

Mais le ‘’marché des pauvres’’ attire ceux pour qui tous les moyens d’enrichissement sont bons. Ils sont si nombreux, les pauvres, qu’il y a du pognon à amasser…

Les voyous du capitalisme n’ont pas hésité à répondre à un appel d’offres du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) pour fournir 780 tonnes de steaks hachés pour un montant de 5,2 millions d’euros (soit 6,66 euros le kilo) aux associations. A ce prix-là, ceux qui ont remporté le marché ont fait appel à un fournisseur polonais qui, en toute connaissance de cause, a fourni de faux steaks, à base de gras, d’amidon et de soja. Une saloperie bonne à contenter les pauvres ! 

Ni les autorités polonaises, ni les autorités européennes, ni les douanes françaises n’ont décelé le scandale alimentaire. Ce sont les associations qui ont découvert la supercherie à 5,2 millions d’euros.

Personne ne s’est interrogé quand le marché a été remporté par une société de Loudéac, Voldis, qui n’emploie qu’un seul salarié. Son vrai patron est un affairiste, Valéry Le Helloco, dont la société financière, VLH, est domiciliée au Luxembourg.

Valéry Le Helloco ? On le retrouve aussi dans de nombreuses affaires, l’abattoir de dindes Le Clézio à Saint-Caradec, puis Trévé dinde industrie (TDI), une agence d’intérim, des sociétés immobilières, et surtout Viktoria Invest (ex-Electricité et Eaux de Madagascar), une société holding diversifiée qui possède des parts dans le papier et l’hôtellerie (notamment un hôtel de luxe au Cambodge). Le personnage a de nombreux domiciles, en Bretagne bien sûr, mais le plus souvent à Jersey et au Togo.

Bref, l’affaire est une parfaite illustration des dysfonctionnements de l’Europe, mais surtout d’un scandale d’Etat, le marché des pauvres.

Et de l’immoralité épouvantable des capitalistes.