Les célébrations du débarquement des armées alliées le 6 juin 1944 ont été brillantes. L’événement méritait-il autant de faste ?

On peut s’interroger à bon droit sur ce qui fut un moment marquant. Le débarquement en Provence le 15 août et la libération de Paris le 25 août n’ont jamais fait l’objet du même cérémonial.

L’armistice ne fut signé que onze mois plus tard, le 8 mai 1945, et les populations civiles ont souffert de cette sale guerre sur notre sol ; on estime à environ 60 000 le nombre de victimes des bombardements, notamment alliés, dans la région. Les militaires eux aussi ont payé un lourd tribut aux épisodes qui s’étendent du 6 juin 1944 au 8 mai 1945. La bataille de Normandie a fait près de 100 000 morts dans les deux armées.

Les combats, ailleurs, ont été dramatiques et marqués par les massacres de civils à Tulle, le 9 juin, puis à Oradour-sur-Glane ou dans le Vercors, jusqu’à la reddition de l’armée nazie.

La célébration du D-Day a eu tendance à effacer tout cela, jusqu’à oublier le rôle joué par l’Armée rouge sur le front de l’Est.

L’absence de Vladimir Poutine aux célébrations du 75e anniversaire en dit long sur l’instrumentalisation des célébrations. Poutine, guère fréquentable, certes, l’est-il moins que Trump ?

La réécriture de l’histoire n’est jamais un bon signe pour la démocratie.