Mme Elisabeth Borne, ministre des transports, avait récemment tenté de rassurer : « Il roulera la semaine prochaine et aussi longtemps qu’il y aura des marchandises à transporter ».

Elle parlait alors du fameux ‘’train primeur’’, transportant quotidiennement fruits et légumes entre la plateforme de Perpignan au marché de Rungis.

Lundi dernier, si les fruits et légumes ont été livrés sur les quais de la plateforme ferroviaire, ils ont été embarqués dans des camions et le ‘train primeur’’ a circulé à vide.

Un syndicaliste CGT, un mauvais esprit selon les critères de Jupiter, a dénoncé « un jeu de dupe ». Les marchandises à transporter dont parlait la ministre ? Il n’y en a plus pour la SNCF mais pour les routiers. Il ne reste plus qu’à supprimer la ligne de fret. Diabolique !

La nouvelle ministre de l’écologie va-t-elle contrarier la ministre des transports en décidant de rétablir le ‘’train primeur’’. Pourra-t-elle débloquer des crédits pour moderniser rail, rame et plateforme au nom de la lutte contre le réchauffement climatique et limitera-t-elle le transport routier qu’elle vient de renforcer ? L’écologie s’imposera-t-elle au tout-routier ?

On peut en douter ; l’écologie n’est plus une priorité depuis qu’elle a perdu un ministre d’état pour un vulgaire maroquin et un surcroît de charges pour un ministère des transports qui a contribué à casser la SNCF et le statut des cheminots au nom du libéralisme.

Le train sifflera-t-il encore trois fois ?

Un défi pour Mme Borne qui, rappelons-le, avait pantouflé en 2007-2008 chez Eiffage comme directrice des concessions ; or Eiffage avait obtenu le 13 décembre 2005 la concession des 2082 km du réseau des autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR et AREA et viaduc de Millau).

Après les homards de François de Rugy, les autoroutes d’Elisabeth Borne ?