Jean-Michel Blanquer, le ci-devant ministre de l’éducation nationale, est un casseur ; on le savait depuis les multiples réformes qu’il a initiées, comme la réforme du baccalauréat, Parcoursup, l’école maternelle obligatoire (pour contraindre les municipalités à subventionner les écoles privées), etc.

Dans une circulaire du 4 mai, adressée aux cadres de l’enseignement, des recteurs et rectrices jusqu’aux directeurs et directrices d’école, il détaille les conditions de réouverture des écoles. Au détour du texte, on découvre un dispositif nouveau, baptisé 2S2C, pour sport, santé, culture, civisme, appelé à se poursuivre à la prochaine rentrée de septembre.

Avec ce ministre qui a toujours raison (comme son président de la République), même quand il est contredit aussitôt, il faut toujours se méfier.

Le 2S2C est un accueil des enfants de primaire sur le temps scolaire par des animateurs rémunérés par les communes pour des activités sportives, artistiques et culturelles. L’école nouvelle de Blanquer supprime donc les cours d’éducation physique, artistiques, culturelles et civiques pour confier les activités à des animateurs municipaux. Recrutés comment et sur quels critères de compétence ? La circulaire n’apporte aucune réponse.

L’unicité des cours explose, confirmant le retrait aux enseignants de certains apprentissages, confinés, ainsi, aux savoirs dits fondamentaux, lire, écrire, compter, conçus de façon réductrice et niant l’unité du projet éducatif.

Maxime Travert, professeur d’université, confiait récemment à l’Observatoire des zones prioritaires :

« Vider l’école d’enseignements intégrant le sport, la santé, la culture et la citoyenneté c’est retirer de son environnement éducatif des enseignements disciplinaires qui présentent, au-delà de leurs singularités, la caractéristique de lier l’ensemble des disciplines entre elles. Parce qu’elles convoquent l’élève dans sa complexité, son corps, son bien-être, ses émotions, ses liens avec les autres, elles ne peuvent se concevoir sans les relations qui les unissent entre elles et aux autres univers disciplinaires. En leur absence, l’offre éducative deviendrait cloisonnée, formelle et réduite à la simple transmission de contenus disciplinaires instrumentaux. »

Le ministre détruit l‘école (depuis son entrée en fonction) avec la bénédiction d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui, il poursuit son funeste projet, prenant prétexte de la pandémie du coronavirus.

Son école primaire, élaborée sans concertation avec la communauté éducative, tire un trait sur l’éducation physique et sportive, sur les enseignements artistiques, sur la culture, sur le civisme. C’est un recul inédit, permettant des économies de postes budgétaires et un transfert vers les communes, aggravant ainsi les disparités.

Le dispositif 2S2C est un nouveau coup de force du trio Macron–Philippe–Blanquer.

Alors, une seule solution : qu’ils s’en aillent !