Le ballon de football ne tourne plus rond ; il est secoué par de multiples affaires.

Les joueuses de l’équipe de France de football sont plus courageuses que les joueurs. C’est l’événement le plus marquant des dernières semaines.

Au Qatar, les joueurs ont refusé toute expression publique à propos du régime moyenâgeux de l’émirat, de l’exploitation des immigrés sur les chantiers, de la condition de la femme ou des homosexuels, etc. Ils ont obéi aux injonctions du vieillard cacochyme qui dirigeait encore la fédération et qui va, enfin, démissionner.

En revanche, les joueuses, dans le sillage de leur capitaine Wendy Renard (142 sélections quand même) puis Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto et Perle Morroni n’ont pas hésité à dénoncer les agissements et les choix de Corinne Diacre, la sélectionneuse.

Amandine Henry et Eugénie Le Sommer et Sarah Bouhaddi avant elles, avaient déjà dénoncé le climat anxiogène entretenu par Corinne Diacre.

Les femmes-footballeuses font preuve aujourd’hui de plus de caractère que les hommes et c’est une belle revanche dans un milieu très machiste, au milieu duquel il n’est pas très courant de voir des joueurs se rebeller. Jusque-là, les fortes têtes comme Eric Cantona étaient plutôt isolées ; lui avait eu le courage de briser l’omerta mais il l’a payé cher.

La rébellion qui secoue l’équipe de France féminine est salutaire. Au moment où le président Noël Le Graët est mis sur la touche, l’heure est venue de rendre le football aux footballeuses et footballeurs. Pour reconquérir leur dignité dans un monde où le fric a pris une place trop importante, entre les mains de dangereux affairistes.