Les gilets jaunes ont fait peur à Macron, aux patrons et à tous les milieux financiers sur l’air de « Ma cassette » de Louis de Funès. Ils ont cédé des broutilles, mais pas sur l’essentiel. Jupiter s’en allant parcourir la France pour écouter son bon peuple, tout en déclarant qu’il ne reviendra pas sur ce qui a été fait.

Curieuse attitude, pleine de morgue et de mépris pour le « tiers-état ».

La Cour des comptes et son président, Didier Migaud (socialiste, paraît-il), plus libéraux que les plus libéraux, volent au secours de l’ultralibéralisme.

Ils dénoncent un scénario des finances publiques préoccupant et appellent à un nouveau tour de vis, non pas pour les patrons et les riches mais pour les autres, pauvres et classes moyennes.

En publiant leur rapport annuel, ceux qu’on surnomme les Sages (un aréopage de prétendus spécialistes, gonflés d’orgueil et suffisants, nommés et non élus, bien payés) se permettent de donner la leçon à Macron lui-même et à dénoncer les prétendus privilèges des salariés d’EDF et de leur régime de retraites.

Prétentieux, M. Migaud ressasse toujours la même antienne, à savoir l’amplification et la modernisation (le grand mot est lâché !) des services publics ? A croire que le président de la Cour des comptes n’a pas entendu les revendications des gilets jaunes et des habitants des territoires. A croire que chaque année il faut aller plus loin dans la provocation, le même personnage se permet de fermer des services d’urgence la nuit. Inouï et révoltant.

M. Migaud est-il missionné pour agiter le chiffon rouge et/ou tester des mesures aussi provocatrices ?

Les Echos jubilent et se rangent du côté des auteurs de ce rapport, qui ne peut que rassurer les Macron, Philippe, Le Maire, Darmanin, les hommes liges du MEDEF.

Le temps d’une journée, il détourne l’attention de ceux qui sont sur les ronds-points à la radio et à la télévision.

Le quotidien patronal de Bernard Arnault jubile et multiplie les publications les plus réactionnaires. Ainsi, Charles Pinon, un chargé d’affaires (sans plus de précision), estime que le modèle social français coûte trop cher, que la France vit largement au-dessus de ses moyens. La solution ? « C’est bien aux prestations sociales qu’il faut toucher, ces fameux stabilisateurs en temps de crise qui permettent une incontestable et nécessaire redistribution, bien qu’en disent les nombreux démagogues de la place publique. » Et de citer retraites, assurance maladie et allocations chômage.

Il n’est pas sûr que ces gens-là réussiront à persuader ceux qui ont une pension de retraite de moins de 1000 euros, ceux qui sont au chômage de longue durée et ont cessé de s’inscrire à Pôle Emploi, qu’ils doivent encore rogner sur leur maigre pouvoir d’achat.

Les méprisants restent attachés à leur dogme ; mais la colère du peuple gronde et les pauvres n’en peuvent plus d’être ainsi méprisés.