Bruno Le Maire est un ministre de la droite la plus libérale. Archi battu lors des primaires au sein des Républicains, il a été récupéré par Emmanuel Macron, non pas pour faire une politique économique ‘’ni de droite, ni de gauche’’ mais bien une politique de la droite la plus bête du monde.
En pleine épidémie de coronavirus, Bruno Le Maire règne sur le bunker de Bercy et continue ses basses besognes de démantèlement des services publics.
L’Humanité vient de révéler qu’il avait écrit au président de la SNCF pour lui préciser les grandes lignes du plan de relance ferroviaire (4,7 milliards), mais aussi les contreparties. Avec Olivier Dussopt (comptes publics), Barbara Pompili (écologie) et Baptiste Djebbari (transports), il écrit que « ce financement (…) sera complété par une partie du produit des cessions des filiales les moins stratégiques pour le groupe SNCF (…), dont les premières devront intervenir rapidement ».
Parmi les filiales visées figure Géodis, dont 49 % pourraient être cédés.
Bruno Le Maire et ses acolytes précisent même à Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, que « l’État souhaite que le groupe SNCF soit à la hauteur de ses ambitions réformatrices », un groupe « qui doit être rendu plus agile et plus compétitif en vue de l’ouverture à la concurrence, à travers le respect du plan de productivité décidé lors de la réforme ferroviaire ».
M. Farandou a enregistré la demande et tenté une diversion dans une interview au Figaro :« Geodis fait partie des actifs stratégiques de la SNCF (…) vendre cette pépite en réponse de court terme à la crise n’aurait pas de sens ». Sans réfuter qu’il avait bien reçu la lettre de ceux qui sont ses patrons.
Les cheminots CGT, qui ont rendu public un plan de développement pour le fret SNCF, dénoncent les projets gouvernementaux : « Il n’y a aucune stratégie dans le transport de marchandises. Or, on pourrait très bien conserver les actifs routiers de Geodis dans le groupe SNCF, développer en parallèle le fret ferroviaire et créer une véritable offre de transport multimodale, cohérente et qui réponde aux besoins. »
Qu’un projet de privatisation rampant de Geodis ait pu naître dans le cerveau de Bruno Le Maire n’a rien de surprenant, il est un néo-libéral assumé. Que Geodis, société pesant 8,2 milliards de chiffre d’affaires, présente dans 120 pays et employant plus de 40 000 salariés, soit une filiale d’un service public, est une anomalie pour notre brillant ministre de l’économie. Que Bolloré ou des fonds d’investissement américains ou chinois débarquent dans le capital de cette entreprise, il en rêve. Eux aussi. Mais qu’en pense notre non moins brillante ministre de l’écologie ? Barbara Pompili, c’est d’elle qu’il s’agit, avale des couleuvres. Si Nicolas Hulot, lui, a fini par refuser, elle, au contraire, s’accroche à son fauteuil.
Les voyous du capitalisme sont à l’œuvre.