Cinquante ans ! Cinquante ans que Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont recherché ce qui se cache derrière les riches, derrière les apparences du petit monde des millionnaires, des nantis, des châtelains, des collectionneurs, des dîners en ville (C’est fou ce que les riches peuvent recevoir et manger !).

Ils ont partagé des réceptions, des repas et ont pu décortiquer un monde artificiel qui s’autoreproduit, de peur de perdre ses privilèges injustes et irrationnels.

Monique et Michel ont tout partagé durant cinquante ans de vie commune, c’est-à-dire une même vision du monde, un même engagement et une même modestie. Ils ont ausculté jusque dans les moindres détails la grande bourgeoisie de Neuilly (et d’ailleurs), pour, au terme d’une recherche scientifique, réaliser le premier et seul travail sur les grandes dynasties fortunées et dominantes, aujourd’hui mondialisées.

Ils publient ce jour une tribune dans L’Humanitépour appeler à « une insurrection des consciences », quand Stéphane Hessel appelait, lui, à s’indigner.

Pour les auteurs de ‘’Voyage en grande bourgeoisie’’« l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée constitue un pas décisif dans la guerre des plus riches contre les peuples. Le jeune banquier venu de la banque Rothschild représente désormais au sommet de l’Etat la synthèse des intérêts de l’oligarchie faisant fi des alternances entre la droite et la gauche libérale ou entre le public et le privé. Il signe également  la fin du régime parlementaire : désormais la loi sera dictée par les lobbyistes industriels, bancaires, financiers, nationaux et internationaux. Ce sont eux qui, par la voie feront la loi et inscriront le droit, la légalité de leurs intérêts privés. »

Au terme de leur tribune, Monique et Michel appellent à « une insurrection des consciences (…) en mobilisant nos travaux de recherche sur la classe dominante (…) Renversons la violence symbolique en faisant vivre les riches sur le pied de guerre. »

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon sont impatients ; d’autres, chaque jour plus nombreux, le sont également car nous ne pouvons plus nous nourrir d’espérance. Les bourgeois, eux, voudraient tellement nous enfermer dans l’utopie…