Maurice Genevoix au Panthéon ? Encore un caprice d’Emmanuel Macron et un geste hautement politique.

Le président de la République avait rendu hommage à Philippe Pétain en novembre 2018, déclarant que le collabo, l’un des initiateurs de la rafle du Vel’d’hiv, déchu à la Libération et condamné à mort, avait été un grand soldat. La cérémonie d’aujourd’hui se situe dans la continuité de l’hommage à Pétain.

Il fallait tout le culot de Macron pour oser encenser celui qui ne fut pas seulement un allié des nazis, mais aussi un général qui envoya des milliers de soldats à la boucherie durant le ‘’grande guerre’’ de 1914-1918.

Faire entrer Maurice Genevoix au Panthéon ne doit donc rien au hasard. Celui qui n’est pas un grand écrivain, mais plutôt un va-t-en guerre, n’éprouvant aucun sentiment en voyant couler le sang des ‘’boches’’, vantant la nécessité de la guerre, l’héroïsme et le sacrifice suprême pour la patrie même quand la guerre n’est pas celle du peuple, va permettre à Macron de prononcer un discours fleuve dans lequel il glorifiera le roman national qui lui est si cher. Il justifiera une fois encore son ‘’ni de droite, ni de gauche’’ et trouvera ainsi l’occasion de rabâcher son slogan préféré, « Nous sommes en guerre ».

Maurice Genevoix, créateur du Comité national du souvenir de Verdun (CNSV) et son premier président, avait conservé une profonde admiration pour Pétain au point de signer une pétition en sa faveur avec Barrès, entre autres ; il donne l’opportunité à Macron de labourer sur les terres de quelques nostalgiques de droite et d’extrême droite.

Evidemment, Emmanuel Macron n’a pas décidé de conduire Henri Barbusse, par exemple, au Panthéon. Barbusse, comme l’Allemand Erich Maria Remarque, était un indécrottable pacifiste et un pourfendeur de la stupidité de la guerre ; les deux écrivains ne figurent pas dans la bibliothèque du président de la République.

Qui lit Genevoix aujourd’hui ? Pour ma part, je préfère Pierre Lemaître et son merveilleux roman ‘’Au revoir là-haut’’. De la grande littérature.

L’ombre de Pétain plane sur le Panthéon aujourd’hui.