Quand Emmanuel Macron prend la parole, c’est pour faire du Macron. Toujours arrogant et méprisant. Toujours satisfait de lui et autoritaire. Toujours en décalage avec le mouvement social. N’hésitant jamais à manier le mensonge et l’invective.

Son intervention sur TF1 et France 2 n’a pas été différente des précédentes.

On n’en attendait rien ; au final, il n’a rien dit qu’on ne sache déjà, sinon qu’il a déjà tourné la page, lui, de sa défaite à propos de la réforme des retraites.

Il a fixé l’agenda social au mépris de la réalité de sa politique ; un seul exemple, celui de la santé quand il feint d’ignorer que la fermeture des lits d’hôpitaux et de maternités se poursuivent.

A qui la faute si ce genre d’intervention présidentiel est tout sauf une interview de journalistes soucieux d’informer complètement les citoyens, posant les questions qu’ils attendent pour être éclairés ? A Macron, bien sûr, en premier lieu qui a convoqué les deux chaînes à l’Elysée, choisissant les journalistes. Mais aux journalistes aussi et surtout qui sont toujours d’une rare complaisance.

Julian Bugier a été égal à lui-même, c’est-à-dire lisse et sans aspérités, ne relevant aucun des mensonges ou des contradictions du président de la République. En revanche, Marie-Sophie Lacarrau a été d’une bêtise incommensurable. Elle a peu parlé et on s’en félicite, mais elle a réussi néanmoins à poser une question scandaleuse : « À quand un retour de l’ordre ? Les Français commencent à se lasser. » La représentante de la chaîne Bouygues n’a sans doute pas mesuré toute la portée de sa question.

De quel droit s’est-elle érigée en gardienne de l’ordre ? Elle est si transparente et ignorante que la question lui a sans doute été soufflée. Par qui ? Son directeur de rédaction ? La direction de la chaîne ?

Peu importe au fond ; en revanche, la question en dit long sur la façon d’aborder un conflit social et politique majeur sur la chaîne Bouygues !

Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature, a été un grand journaliste ; au cours d’une interview sur son attitude envers les journalistes, il avait une réponse à méditer : « Les journalistes d’aujourd’hui ne savent pas écrire par eux-mêmes, tout ce qu’ils font c’est citer les autres. » Et tendre le micro ! Des journalistes qui pensent par la tête des autres.

Gabo était un grand journaliste, digne de ce nom…