Les festivités populaires devaient être gigantesques pour le retour de l’équipe de France de football et de la coupe du monde. La foule avait répondu présent, mais la déception a été à la hauteur des espoirs d’approcher et simplement de voir les joueurs à la deuxième étoile.

Tout avait été encadré par le cacochyme ministre de l’intérieur et le premier de cordée. La foule a été tenue à distance et parquée derrière des cordons de policiers.

Ah ! On était loin de la spontanéité de 1998 et de son authentique ferveur populaire. L’ordre règne. La menace des attentats est un alibi facile pour un pays qui se découvre de plus en plus policier.

L’ordre règne jusqu’au sein de l’équipe de France : le sélectionneur-entraîneur a d’abord écarté Benzema, puis il a imposé un style de jeu « contre nature », bridant l’intelligence des joueurs.

Hartem Ben Arfa, un joueur mis à l’écart par le Paris-Saint-Germain propriété du Qatar, a relevé le malaise d’une équipe de France au jeu si peu enthousiasmant :

« Je sais que je vais choquer en cette période de célébration nationale ou passer pour un rabat-joie, mais je m’en fiche et j’assume d’être celui non pas qui casse l’ambiance, mais qui essaie de voir un peu plus loin. Pour moi, ce serait dangereux de se cacher derrière cette deuxième étoile pour faire du jeu des Bleus une référence mondiale (…) On ne va pas se le cacher : le style et l’identité ultraréalistes des Français sont assez moches. Et je n’ai pas envie que ce style-là devienne désormais la norme dans les centres de formation ou les clubs, puisque l’on a souvent l’habitude d’essayer de copier le nouveau champion du monde (…) Pour connaître certains Bleus, je sais qu’ils ne se fichent pas de la manière et qu’ils n’auraient rien contre une évolution du jeu proposé. Chapeau M. Deschamps ! Mais, maintenant, à sa place, je partirais sur ce coup d’éclat, un peu à l’image de Zizou avec le Real Madrid. Ce serait ensuite à son successeur de profiter du potentiel technique et de libérer’ les talents pour avoir une identité de beau jeu à la française, comme les Brésiliens en ont une. Et pour qu’on ne prenne pas du plaisir que dans les résultats. »

Ses déclarations sont courageuses, car elles seront peu appréciées dans un milieu de plus en plus conformiste et qui a horreur des insoumis.

Merci Hartem Ben Arfa.