La semaine est agitée chez les Sarkozy. Nicolas fait grise mine et son épouse tente de faire entendre son petit filet de voix.

L’ancien chef de l’Etat vient d’être mis en examen pour « association de malfaiteurs » dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le dictateur libyen, Mouammar Kadhafi. Il s’agit de la quatrième mise en examen du petit Nicolas puisque les juges ont déjà retenu les délits de corruption, recel de détournements de fonds publics libyens et financement illicite de campagne électorale.

Son épouse Carla Bruni, elle, vient de sortir un nouvel album qui a fait l’objet d’une campagne de promotion étonnante par son ampleur, notamment sur les chaînes publiques de radio et de télévision. Le Canard enchaîné vient de révéler que la direction musicale de Radio France a imposé d’intégrer une chanson de l’album dans la « playlist » de France Inter à la demande de la présidence, donc de Sibyle Veil. Le journal satirique précise que la direction a également suggéré l’invitation de la chanteuse à l’antenne. Léa Salamé a donc invité l’épouse de Sarkozy à 8h50.

La journaliste pourra toujours prétendre être irréprochable en matière d’éthique… Laurent Delahousse aussi, car il a cru bon d’inviter Carla Bruni le dimanche soir à 20h30 pour une longue séquence de promotion.

Libres, les journalistes ? Indépendant du pouvoir politique, le service public de l’audiovisuel ?

Carla Bruni n’a aucune raison de se plaindre. Pendant le même temps, le gouvernement se montre intraitable avec le monde du spectacle en imposant le couvre-feu à 21h. Ce qui fait dire à la CGT Spectacle : « Qui va tuer le spectacle, le Covid ou le gouvernement ? ».

Les artistes et les intermittents apprécieront la différence de traitement selon que vous êtes l’épouse d’un ex-président de la République, même mis en examen, et les autres, les cultureux.

Emmanuel Macron n’est pas à une contradiction près. Il les accumule.

Le mercredi, il annonce une aide exceptionnelle versée aux bénéficiaires du RSA, de l’ASS et de l’APL ; le lendemain, le gouvernement exclut les 18-25 ans, les bénéficiaires de l’APL, c’est-à-dire essentiellement les étudiants.

Devant le tollé, ce même gouvernement a tenté une opération de rattrapage de la bourde. Mais le mal est fait : on ne croit plus ce pouvoir sans ligne directrice, sinon celle qui consiste à faire des cadeaux aux seuls riches.

Ainsi va la politique selon Macron et Castex. Il n’y a pas que chez les Sarkozy que la semaine a été agitée…