Quelle bonne nouvelle ! Gabriel Boric vient d’entrer dans l’histoire du Chili en remportant une victoire écrasante à la présidence du pays. Avec lui, c’est le retour de la gauche au palais de la Moneda, mais surtout à la démocratie.

Son adversaire au second tour de l’élection, José Antonio Kast, un nostalgique de Pinochet, a été largement devancé de 12 % des votants. Au fond, on ne s’en étonnera guère quand on se rappelle que le résultat du référendum d’octobre 2020 avait démontré la volonté des Chiliens d’en finir avec la dictature en se prononçant pour une nouvelle constitution : 78 % des votants s’étaient prononcés pour balayer un texte hérité du sanguinaire Pinochet.

Gabriel Boric est jeune (35 ans) ; son père est issu d’une famille d’origine croate, installée au Chili depuis la fin du XIXe siècle. Sa mère, elle, est d’origine espagnole. Il a effectué des études de droit et a été le leader de la Fédération des étudiants, avant de militer au sein du mouvement Gauche autonome et d’être élu député pour le parti Convergence sociale.

Gabriel Boric a remporté une primaire au sein des partis de gauche et il l’a emporté avec 60,42 % des voix devant le candidat communiste, Daniel Jadue (39,58 %)

Il a promis des réformes fondamentales, annonçant même vouloir faire du Chili le tombeau du néolibéralisme. Parmi les premières mesures annoncées, la suppression des retraites à capitalisation individuelle privée et l’instauration d’un régime public et autonome. Puis, un système de santé universel. Gabriel Boric entend également taxer les plus grandes fortunes, augmenter le salaire minimum et réduire la semaine de travail. Autant de mesures qui devraient être au centre de la campagne présidentielle en France pour faire échec aux funestes visées d’Emmanuel Macron et des candidats de droite et d’extrême droite.

La gauche est revenue au pouvoir au Chili en ne présentant qu’un candidat (qui a fait le plein des voix de tous les partis)

Hier soir, après la proclamation des résultats, le peuple de Santiago en liesse est descendu dans la rue et a repris les chants de luttes et, notamment, le célèbre « El Pueblo unido, jamas sera vencido », comme un message adressé à tous les peuples victimes du néolibéralisme sur la planète. Y compris en France, où la pluralité des candidats, désespérante, assure le succès à la droite ou à l’extrême droite.  

L’espoir habite à nouveau le peuple chilien. Gabriel Boric a fait des promesses ; espérons qu’il les tiendra pour faire oublier vraiment Pinochet.

Est-il si difficile d’imiter l’exemple chilien en France ?