Le monde de la culture avait été le grand oublié des annonces d’aide et de soutien d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Il a eu droit à une session de rattrapage le 6 mai par visioconférence à laquelle il avait convié Catherine Ringer, chanteuse, Eric Tolédano et Olivier Nakache, réalisateurs, Sébastien Daucé, chef d’orchestre, Mathilde Monnier, chorégraphe, Stanislas Nordey, metteur en scène, Aurélien Bellanger, écrivain, Sandrine Kiberlain, comédienne, Abd al Malik, rappeur et metteur en scène, Sabine Devieilhe, soprano, Norah Krief, comédienne de thèâtre, Laurent Grasso, vidéaste et Camille Decourtye artiste chorégraphe circassienne.
Fabienne Pascaud, directrice de Télérama, n’a pas été convaincue et elle dénonce « un numéro d’acteur surjouant l’empathie et teinté de condescendance ».
Elle a été également choquée par la mise en scène :
« En bras de chemise, copain et inspiré, Emmanuel Macron les livra après une visioconférence sympa avec les ministres de la Culture, du Travail, de l’Économie et treize artistes bizarrement sélectionnés dans tous les secteurs : pas les plus jeunes ni les plus menacés. Le président aurait-il pareille tenue – bras levés, yeux extatiques de mauvais acteur – face aux patrons du CAC 40 ? Il fallait se mettre au niveau des saltimbanques – comme François Hollande recommandait à sa ministre de les flatter… »
Le numéro (manqué) d’Emmanuel Macron a laissé Fabienne Pascaud dubitative :
« Quelles vraies échéances ? Quelles perspectives ? Quel désir d’art et de culture, enfin ? Et quelle stratégie nationale pour l’accomplir ? Après leur avoir proposé de s’investir dans l’éducation nationale, le président a juste exhorté les artistes à « se réinventer ». Comme s’ils ne le faisaient pas depuis la nuit des temps. »
Emmanuel Macron condescendant ? C’est sa véritable nature. Alors quand il feint de jouer l’empathie, cela sonne faux.
Sur le fond, le président de la République n’aime pas la culture et ce ne sont pas ses apparitions dans les salles de théâtre qui peuvent donner le change.
Le monde de la culture a plus à gagner à se rapprocher du monde tout court, celui du travail et de ceux qui n’ont rien, comme l’a fait Vincent Lindon.
9 mai