Le malaise est profond dans le peuple de France aujourd’hui ; le spectacle est désolant : l’extrême droite est aux portes du pouvoir et le président sortant n’y est pas étranger. Mais rien ne doit nous faire perdre notre lucidité.

Les indécis sont nombreux et on se déchire pour savoir s’il faut voter pour Macron au deuxième tour de la présidentielle pour faire barrage à Marine Le Pen.

Ariane Mnouchkine tire le signe d’alarme et crie à tue-tête : « On n’essaie par Marine Le Pen ! On n’essaie pas le fascisme, aussi déguisé, aussi masqué soit-il. »

Brandir la menace en faisant référence aux dégâts provoqués par Trump, Bolsonaro, Orban, Salvini ou Kaczynski ne suffit plus. La tentation de l’abstention est forte.

Le bilan de cinq ans de macronisme est terrible, humainement (son mépris est insondable), socialement (avec des reculs législatifs au profit des riches et d’eux seuls), économiquement (avec un recul de l’industrialisation du pays), écologiquement (avec le refus de respecter les conclusions de la consultation citoyenne).

La liste est longue des griefs adressés à Emmanuel Macron. Aujourd’hui, il doit changer radicalement et se faire humble devant les Français qu’il a tant méprisés. Son bilan est si catastrophique que le front républicain ne lui assurera pas sa réélection. Les citoyens connaissent son programme pour les cinq ans à venir et ils n’en veulent pas ; alors, il doit convaincre qu’il est capable de changer pour que, demain, ceux qui croient à la devise de la République, Liberté, Egalité, Fraternité, puissent choisir le bulletin à son nom pour éviter de se réveiller le 25 avril dans une France au fascisme ripoliné.