Le système capitaliste est à bout de souffle ; il craque de partout. Les usines automobiles ou de pneumatiques ferment et délocalisent leurs productions, les grandes surfaces alimentaires licencient, les marques de vêtements font faillite, les compagnies aériennes clouent leurs avions au sol, les voyagistes abandonnent les touristes, les plateformes numériques réinventent l’esclavage et le gouvernement français, celui d’Emmanuel Macron, ment effrontément à propos de la réforme des retraites.

Le nombre de salariés voués au chômage ne cesse d’augmenter et on nous dit que le nombre de demandeurs d’emplois est en baisse. Mensonge.

Que font les gouvernements ? Ils multiplient les aides aux riches, les actionnaires et ils mentent.

José Saramago, le prix Nobel portugais, dénonçait un politicien lisbonnais qui avait déclaré que « la politique est, en premier lieu, l’art de ne pas dire la vérité », ajoutant « Non, monsieur, la vérité devra être l’objectif unique et ultime de la politique. Pour la simple raison que ce n’est qu’ainsi que les deux pourront être sauvées : la vérité par la politique, la politique par la vérité. »

Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de faire émerger la vérité ; il faut des citoyens courageux pour dénoncer les mensonges. Les risques encourus sont immenses.

Edward Snowden, citoyen américain, a révélé en 2014 les graves dérives d’un programme de surveillance sophistiqué mis en place par la National Security Agency (NSA) et le Federal Bureau of investigation (FBI) ; aujourd’hui, il est condamné à finir sa vie en prison s’il retourne aux Etats-Unis ou à vivre en semi-liberté en Russie.

Julian Assange, lui, est Australien. En 2006, il avait fondé les WikiLeaks, une organisation non gouvernementale, publiant des documents diplomatiques confidentiels. Il a mis au jour notamment des affaires mettant en cause les Etats-Unis durant la guerre d’Irak, la corruption du clan Bouteflika, la Syrie, les paradis fiscaux, etc.

Julian Assange croupit dans une prison londonienne après avoir été extradé par le président équatorien, Lenin Moreno. Un rapporteur de l’ONU a conclu qu’il est soumis à une torture psychologique faisant craindre pour sa vie.

La France ne se conduit pas mieux. Irène Frachon, la pneumologue du CHU de Brest à l’origine du dévoilement du scandale du Mediator, dénonce dans une interview à L’Humanité des stratégies d’intimidation, en premier lieu la censure de son livre Mediator. Combien de morts ?, paru en 2010.

Irène Frachon affirme : « Aujourd’hui, même si j’ai des collègues qui me soutiennent, à Brest notamment, même si je suis invitée parfois pour raconter mon combat, on peut dire que, globalement, je suis marginalisée au sein du monde médical. Aussi, depuis 2010-2011, je ne vais plus dans les congrès médicaux. J’y subissais remarques désobligeantes et agressivité. »

Le docteur Frachon ne cède rien et fait preuve d’un courage exemplaire, reprenant les paroles de Martin Luther King : « Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants, c’est l’indifférence des bons. »

Le rapporteur de l’ONU sur le cas de Julian Assange, Nils Melzer, tire la sonnette d’alarme : « Une fois que dire la vérité sera devenu un crime, tandis que les puissants jouiront de l’impunité, il sera trop tard pour redresser le cap. Nous aurons abdiqué notre voix à la censure et notre destin à une tyrannie débridée. »

Réhabilitons la politique de la vérité !