Emmanuel Macron en déroulant le tapis rouge à plus d’une centaine de grands patrons venus de tous les pays du globe (y compris de l’Inde, extrêmement sollicitée par notre président), prétend accélérer la réindustrialisation de la France. Mais son grand raout sous les ors de Versailles est loin du compte ; le président ment et il en est conscient.
Pour rendre le pays attractif, Macron cultive une politique de l’offre qui conduit à la diminution des prestations sociales et à l’augmentation du temps de travail.
La politique antisociale a de effets irréversibles ; on assiste à une augmentation de la dette publique, en dépit de la baisse des dépenses publiques. La politique de l’offre entraîne mécaniquement l’effritement des recettes publiques (baisse d’impôts sur les sociétés, sur les hauts revenus et les patrimoines, exonérations de cotisations sociales, etc.) en raison du recul de la consommation et de la faiblesse de la croissance économique.
Il est donc faux de prétendre que la dérive du déficit public est le résultat d’une dérive des dépenses publiques.
En revanche, la désindustrialisation de la France est une triste réalité. Elle se constate par le retrait de la part de l’industrie (et de ses emplois) par le développement des services (et de leurs emplois précaires et mal rémunérés). Cette désindustrialisation entraîne, elle aussi, l’accroissement du déficit extérieur et, donc, de la dette.
Le président de la République ose prétendre que les investissements étrangers annoncés au sommet ‘’Choose France’’ vont aider à la réindustrialisation du pays. Mais il oublie d’avouer que l’attractivité de la France a nécessité la casse de notre système social. Que les grands groupes n’hésitent pas à s’implanter dans les pays où l’attractivité est encore plus forte (sans se soucier des effets désastreux pour les salariés des pays qu’ils quittent).
Les investissements étrangers ne sont qu’un leurre, même s’ils produisent quelques effets. Les sommes annoncées paraissent énormes ; le nombre d’emplois créés, eux, le sont beaucoup moins (parfois, ils ne se concrétisent pas).
‘’Choose France’’ est une vaste opération de communication, aux effets très limités pour les salariés. En revanche, l’attractivité de la France, championne de la casse sociale, est une aubaine pour les capitaux étrangers à la recherche de bénéfices à deux chiffres et de dividendes toujours plus élevés. Elle jette un voile discret sur l’insuffisance des investissements de la part des grands groupes français qui ont délocalisé leur production.