Je suppose qu’Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ont pris leurs décisions en toute conscience et en toute responsabilité.

C’est le président de la République qui a nommé Sonia Backès secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté dans le gouvernement d’Elisabeth Borne et c’est encore lui qui a avalisé la candidature de Nicolas Metzdorf à la députation. Or, ces deux élus du mouvement Renaissance sont connus pour leurs sentiments anti-indépendantistes ; ils ont largement participé à créer le climat de violence sur l’île.

C’est le ministre de l’intérieur qui a menti devant les sénateurs en déformant les écrits d’une lettre du FNLKS. C’est ce même Darmanin qui insulte la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), coordonnant les mouvements indépendantistes, en traitant ses dirigeants de mafieux. C’est encore ce même Darmanin qui a géré le projet de loi sur dégel du corps électoral, cachant les véritables chiffres des résidents autorisés à voter pour les élections territoriales.

C’est Macron qui dénonce les violences sans condamner les milices.

Les indépendantistes ont raison de dénoncer le passage en force du président et du gouvernement. Le pouvoir politique considère la Nouvelle Calédonie comme une colonie de peuplement, où les jeunes kanak sont au chômage quand les ressortissants français arrivant sur le Caillou, eux, trouvent immédiatement un emploi.

Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ont pris le parti de rester inflexibles, en optant pour le maintien de la Nouvelle Calédonie dans la République française, n’ayant que mépris pour la volonté des kanak d’accéder à l’indépendance. Quel qu’en soit le prix et le nombre de morts. 

Ils sont irresponsables. Par pur esprit colonial.