La propagande gouvernementale relayée par les médias audiovisuels, surtout, s’en donne à cœur joie.

Les journaux télévisés tentent tout pour faire échouer ce mouvement de fond qui soulève la France des salariés. Les Français ne sont plus pris en otage (encore que…) ; la propagande se fait plus insidieuse : les pauvres Français galèrent pour tenter de se rendre sur leur lieu de travail et, en priorité, le micro est tendu à ceux qui s’opposent aux cheminots et aux agents de la RATP.

C’est ainsi qu’on ‘’remplit’’ un journal télévisé plutôt que d’approfondir le système de retraite par points dont les Français ne veulent pas.

On évite de rappeler cette courte séquence vidéo de François Fillon qui, le 10 mars 2016 (déjà) vendait la mèche devant un parterre de patrons membres de la Fondation Concorde (fortes de 2500 membre et qui se vante d’avoir 17000 relais d’opinion, sans préciser lesquels, mais on aura compris de qui il s’agit).

François Fillon déclarait alors : « Il y a trop d’hommes politiques qui jouent avec l’affaire des retraites et qui font miroiter des réformes formidables. » Et, un peu plus tard, à propos de la retraite par points : il avouait : « Il permet une chose, qu’aucun homme politique n’avoue, ça permet de baisser chaque année le montant, la valeur du point et donc de diminuer le niveau des pensions. »

Pour une fois que François Fillon disait la vérité, on sera tenté de le croire.

Les grands journalistes dits d’investigation ont la recherche sélective. Pourtant une déclaration d’André Renaudin, directeur général de l’assureur AG2R La Mondiale, ne date que du 21 octobre dernier. Dans le Journal du dimanche, l’organe quasi officiel de la macronie, Rémy Dessarts écrit en sous-titre : « André Renaudin (…) approuve le projet de réforme proposé par le gouvernement et fait des propositions pour financer la dépendance. » Puis il débutait son article ainsi : « Les compagnies d’assurances accueillent favorablement les réformes d’Emmanuel Macron. Mais les taux d’intérêt négatifs plombent leur marge et elles s’inquiètent de la possibilité de sortie en capital offerte aux épargnants au moment de quitter la vie active. Le directeur général d’AG2R La Mondiale évoque une « bonne » et « juste » réforme qui lui ouvre des perspectives. »

Ce M. Renaudin, polytechnicien, a débuté comme commissaire-contrôleur à la Direction des assurances au ministère de l’économie, des finances et du budget en 1979. Il n’a jamais quitte ce milieu de l’assurance, comme conseiller au cabinet de Beregovoy en 1984, avant d’entrer aux AGF en 1990 puis à La Mondiale en 2005.

Il a été délégué général à la Fédération française des sociétés d’assurance et de devenir membre du bureau de ce groupement patronal. Un pantouflard, heureux de l’être et qui, lui, aura sans doute une retraite-chapeau confortable.

M. Renaudin est une vieille connaissance de Jean-Paul Delevoye, le rapporteur d’un projet de réforme tellement brillant qu’il a été nommé ministre aussitôt après sa publication et qui, dit-il, a oublié de mentionner dans sa déclaration de patrimoine qu’il était administrateur de l’IFPASS, l’organisme de formation des assurances. Le ministre a de curieux oublis ! Il annonce alors, fièrement, avoir démissionné aussitôt l’information rendue publique. Il a démissionné, certes, mais sa proximité avec ceux qui seront les bénéficiaires de ‘’sa’’ réforme est avérée. Dans d’autres pays, il aurait été démissionné immédiatement ; mais pas en macronie.

Il est vrai que tout ce beau monde se fréquente dans de nombreuses organisations (où ils se cooptent) et, surtout, partage les mêmes idéologies, celles du fric-roi et de la casse des acquis sociaux.

Aujourd’hui, après ces révélations, restera-t-il des salariés pour soutenir la retraite par points ? Et Macron pourra-t-il encore nous mentir longtemps ?