Le dictateur turc Recep Tayyip Erdogan a obtenu ce qu’il voulait pour lever son veto à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN ; les gouvernements des deux pays nordiques se sont engagés « à la pleine coopération avec la Turquie dans la lutte » contre les partis et mouvements qu’il considère comme terroristes. Quelle honte !

Il y a de quoi frémir en prenant connaissance du mémorandum signé hier à Madrid et en constatant une fois encore la veulerie de tous les alliés de Turquie d’Erdogan au sein de l’Alliance atlantique.

La Suède où la communauté turque est nombreuse (environ 100 000 personnes) et la Finlande ont donné l’assurance à Erdogan de prendre « des mesures concrètes pour l’extradition de criminels terroristes ».

Pour le dictateur sont considérés comme criminels terroristes ceux qui osent afficher leur préférence pour une réelle démocratie, où les femmes sont les égales des hommes et le portent pas le voile.

Après le simulacre de confrontation, Erdogan va pouvoir étendre les poursuites contre les démocrates dans deux nouveaux pays, extrader ses adversaires pour les jeter dans des prisons surpeuplées de Turcs épris de liberté. Les démocrates turcs et plus particulièrement les Kurdes ne sont plus en sécurité dans les deux pays nordiques ; Erdogan va pouvoir multiplier les demandes d’extradition. Que dit la France ?

Les concessions de la Suède et de la Finlande sont honteuses. Rien ne peut justifier leur attitude de renoncement pour pouvoir entrer dans l’OTAN, pas même la dérive folle et sanguinaire de Vladimir Poutine en Ukraine. Le camp des vautours gagne du terrain en Europe sous l’impulsion du vieillard cacochyme Biden, quand tous les efforts devraient tendre vers la recherche de la paix et l’arrêt de la sale guerre pour le Donbass. Il y a déjà eu trop de morts ; arrêtons les va-t-en-guerre.

Prétendre comme tente de le faire la première ministre suédoise, Magdalena Andersson que les deux pays nordiques « seront pourvoyeurs de sécurité au sein de l’OTAN » est un grossier mensonge, quand le leadership de l’Alliance est entre les mains du président américain qui se refuse à tout compromis avec Poutine et voit dans le conflit en cours un moyen de vendre son gaz de schiste et son pétrole, des armes et des produits de son industrie agro-alimentaire gorgés de pesticides, etc.

Le modèle suédois est malade ; il est corrompu à l’image de la social-démocrate Magdalena Andersson, ultra-libérale assumée.

Le modèle suédois est sérieusement dévalué avec la rupture de la neutralité historique du pays, après cette compromission avec le dictateur Erdogan poursuivant tous les démocrates avec férocité en Turquie et bombardant les Kurdes en Syrie, en Irak et au Kurdistan turc.

L’ultralibéralisme est malade et entraîne la diplomatie vers des rives dangereuses.