Emmanuel Macron l’arrogant président de la République a pris comme un boomerang le vote du Parlement européen refusant la candidature de Sylvie Goulard aux côtés de la bourgeoise Ursula von der Leyen à la Commission.

La claque est sévère et Macron éructe ; il est furieux. Lui qui est si fier de lui et exècre ceux qui osent lui résister, a aussitôt cherché à trouver un réconfort. L’occasion était belle : devant un auditoire de centaines de patrons participant au forum annuel de la Banque pour l’investissement (Bpifrance), il s’est laissé aller en leur annonçant de nouvelles baisses d’impôts.

Il les aime les patrons ce président des riches. Il les a déjà choyé en baissant l’impôt sur les sociétés, les taxes sur l’intéressement et la fiscalité du capital. Ce n’est pas suffisant.

Ils savent le président à leur écoute, les patrons ne se gênent donc pas pour demander plus. Encore et toujours. Ils ont chargé le fameux Institut Montaigne de démontrer qu’ils croulaient encore sous les impôts dits de production, c’est-à-dire la cotisation foncière des entreprises (CFE), la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), la taxe sur le foncier bâti et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).

L’Institut Montaigne, où l’on retrouve toutes les plus grandes entreprises (176 cotisants), y compris Uber et Servier, Bolloré et Bouygues, LVMH et Nestlé, IBM et L’Oréal, Microsoft et UBS, Google et Vinci, ces multinationales qui servent des dividendes faramineux à leurs actionnaires, a rédigé une étude sur mesure, intitulée ‘’Taxes de production : préservons les entreprises dans les territoires’’.

Les conclusions de l’Institut sont évidemment sans surprise : « Une politique de reconquête de la base productive française passe par l’allègement de la fiscalité de production. Afin de réduire le désavantage compétitif qui pèse sur les entreprises implantées dans l’Hexagone, il convient de baisser de moitié la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), soit 6,5 milliards d’euros ; de supprimer les fiscalités sectorielles de production, soit 4,9 milliards d’euros ; et de supprimer la contribution sociale de la solidarité des sociétés (C3S), soit 3,8 milliards d’euros. Ce choc fiscal de l’ordre de 15,2 milliards d’euros serait financé par des efforts équilibrés entre les entreprises, les consommateurs et les pouvoirs publics. »

Le discours de Macron était mâché ; les applaudissements assurés. De quoi réconforter un président sonné et malmené à Bruxelles.

Donc, il a pu s’écrier : « La prochaine étape c’est la baisse des impôts de production. Mais elle ira avec une prochaine étape d’économie de dépenses publiques, des économies au bon rythme, qui ne fragilisent pas les plus faibles ».

Quand l’Institut Montaigne parle d’efforts équilibrés, argument repris par Macron, il faut entendre moins de services publics, moins de couvertures sociales, des salaires bloqués, plus d’emplois précaires et, au bout, une récession due à la diminution de la consommation.

Selon l’AFP, « Le chef de l’Etat a aussi encouragé les entrepreneurs à le citer pour demander au fisc, à l’inspection du travail ou à l’Urssaf à  bénéficier du « droit à l’erreur » pour éviter d’être sanctionné dès le premier manquement. « Vous pouvez le dire de ma part : quand quelqu’un arrive et pour la première fois vous met la douille, vous dit je vous mets tout de suite les pénalités plein pot, vous pourrez lui dire, j’ai vu le président de la République, il nous a dit qu’il y a le droit à l’erreur ! », a-t-il lancé. S’ils ne sont pas au courant vous m’écrivez ! » et « ce sera corrigé! »

L’assistance, d’abord ébahie d’entendre une telle recommandation, a applaudit à tout rompre.

Ah ! Il les aime ses patrons notre président de la République. Il baisse leurs impôts et ils peuvent même tricher. Une fois. Et si les méchants fonctionnaires les épinglent, lui, Emmanuel Macron, réglera le problème et effacera les amendes.

C’est ça le nouveau monde ?