Le maire de Saint-Ouen a fait expulser l’association culturelle Mains d’œuvres et ses 25 salariés de l’ancien bâtiment industriel où 250 artistes de Seine-Saint-Denis étaient en résidence.
Il a obtenu du préfet un arrêté d’expulsion alors que la décision de justice sur lequel ces bonnes âmes s’appuient fait encore l’objet d’un appel.
Il faut préciser que le maire a été élu avec l’étiquette UDI et qu’il n’est pas à son coup d’essai. Il justifie l’expulsion en invoquant un projet de conservatoire de musique municipal. Curieux quand on sait que Mains d’œuvres avait elle-même créé une école de musique fréquentée par 300 enfants.
Aujourd’hui ces enfants sont à la rue, sans musique, et les 25 salariés sont au chômage technique.
C’est une décision emblématique de la politique du « nouveau monde » qui hait la culture.
On croit revenir au 20 avril1933, quand le dramaturge nazi Hanns Jhost faisait jouer la première de sa pièce intitulée ‘’Schlageter’’ et dans laquelle le jeune Leo Schlageter, un jeune Allemand de 23 ans fusillé par les troupes françaises pour s’être opposé à l’occupation de la Ruhr en 1923, déclare : « Quand j’entends parler de culture, je relâche la sécurité de mon Browning ! »
Le maire de Saint-Ouen, lui, n’a pas de Browning, mais il a sorti les plans de son projet de conservatoire municipal de musique. Plus malin que Schlageter, il oppose culture municipale, officielle, et culture indépendante. Donc dangereuse.