Où s’arrêtera Benyamin Netanyahou ? Conforté par Trump et sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale, le premier ministre otage de ce qu’il y a de plus réactionnaire a franchi une nouvelle étape en faisant voter un projet de loi fondamental définissant Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif ». Dans un pays sans constitution, le statut de cette loi va développer une discrimination raciale et religieuse sans entrave.
La loi votée par 62 députés de la Knesset (sur 120) supprime la langue arabe comme deuxième langue nationale et instaure un véritable régime d’apartheid pour 1,8 million d’Arabes d’Israël, soit 20 % de la population. Les ultra-orthodoxes religieux ont réussi à faire entériner un recul historique à Israël, dont les fondateurs avaient refusé de faire référence à la religion juive.
Décidément, on peut s’interroger sur la vraie nature du gouvernement israélien et sur son sionisme intégriste. Comment un peuple qui a connu la terrible Shoah peut-il se comporter avec autant de haine raciste vis-à-vis de sa population arabe ? Comment peut-il encore nier le droit aux Palestiniens de recouvrer leur terre et de créer un état, quand, il y a 70 ans, il était lui-même condamné à disparaître dans les fours crématoires?
La condamnation internationale devrait être totale et immédiate ; elle ne l’est pas. Netanyahou bénéficie d’une rare mansuétude, notamment de la part des Européens.
La victoire de Mandela contre l’apartheid avait laissé entrevoir l’espoir de l’éradication du racisme d’Etat ; hélas, il réapparaît (et pas qu’en Israël) et, de plus, dans un pays où les notions de ghettos et de solution finale devraient être bannies jusqu‘à la fin des temps.