La famille Le Pen a pour habitude de rechercher les saillies pour tenter de mettre les rieurs de son côté. Ces prétendus traits d’esprit sont toujours ignobles et franchissent la ligne rouge de l’odieux.

Jordan Bardella qui fréquente assidument le parc de Montretout à Saint-Cloud a bien (et vite) appris les leçons du vieux collabo. Le 27 juin, en plein débat, il a lancé à Olivier Faure : « Ça y est, Jean Moulin est de retour », en arborant un large sourire de satisfaction.

La phrase n’a pas été commentée par les médias qui ont, une nouvelle fois, manqué à leur devoir de dénoncer les ignominies de l’ex-Front national. Ils auraient pu et dû faire remarquer que Jean Moulin, authentique Résistant, a été torturé par les nazis et qu’il mort dans un convoi à destination des camps de concentration.

Comme l’écrit Dominique Bry sur le site Diacritik « en comparant son adversaire du jour (Olivier Faure) et ses propos au symbole de la Résistance au nazisme, Jordan Bardella s’est placé tout seul et de fait dans le camp d’en face ». Comme Jean-Marie Le Pen quand il a osé dire que les chambres à gaz étaient un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Par cette phrase, le putatif premier ministre vient de prouver que le Rassemblement national est le digne héritier du Front national et qu’il n’a pas changé.

Aux citoyens qui s’apprêtent à voter pour le Rassemblement national pour la troisième fois en un mois, on peut ajouter le témoignage de l’écrivain italien Sandro Veronesi, rapporté par Télérama :

« Nous devons dire aux Européens ce qui se passe, car ayant un gouvernement d’extrême droite depuis bientôt deux ans, nous sommes un point de repère. Notre télévision publique est mise au pas comme jamais auparavant, même sous Berlusconi. Des présentateurs se font virer, des doubleurs hésitent même à poser leur voix sur une série d’animation tirée du travail de Roberto Saviano, de peur de ne plus trouver de boulot. Nous avons le devoir de témoigner. Car nous Italiens avons commis un péché originel : il y a cent ans, nous avons inventé le fascisme. C’est un produit de chez nous, appellation d’origine contrôlée, comme le parmigiano reggiano, qui s’est exporté dans le monde entier et demeure actif partout. Avant l’Italie, il n’y avait pas de fascisme. Nous avons créé un cancer qui s’est étendu dans le monde. Cela nous donne une responsabilité. »

Veronesi a ajouté : « Il n’y a pas de possibilité de parler avec ces gens qui font une chose et la nient aussitôt. Dans les rassemblements de la jeunesse ‘’mélonienne’’, comme l’a montré l’enquête du site fanpage.it, ils font le salut romain et hurlent des slogans fascistes, ce que leurs dirigeants démentent tous les jours. »

Quoi d’autre ?

N’est-ce pas suffisant pour discréditer définitivement Jordan Bardella ?