Ils avaient 20 et 26 ans et ils sont morts par balles dans la nuit de jeudi à vendredi à Vénissieux. Les deux victimes étaient des ‘’petits voyous’’, connus des services de police, comme il est coutume de les qualifier. Mais des ‘’petits voyous’’ ne sont pas des condamnés à mort.

De plus en plus d’affrontements entre des jeunes habitants des banlieues et des policiers se terminent par l’usage de leurs armes par les représentants de l’ordre (qui n’a plus rien de républicain).

Les médias, principalement les chaînes de télévision, se contentent de recueillir les paroles des représentants des syndicats de policiers, qui n’ont pas été témoins des faits mais qui en parlent comme s’ils avaient eux-mêmes participé à la répression sanglante de leurs collègues.

Ici, à Vénissieux, on ne pourra jamais recueillir le témoignage des deux fugitifs ; ils sont morts et muets à jamais. On devra donc se contenter des paroles des policiers, de leurs syndicats et des conclusions d’une enquête de l’IGPN, composée de policiers.

Ici, à Vénissieux, le parquet a ouvert une enquête pour « refus d’obtempérer aggravé et violence avec armes sur agents de la force publique ». La voiture des fugitifs, volée, est-elle considérée comme une arme ? Qui pourra dire que les voyous ont délibérément foncé sur les policiers ?

Les médias se contentent de rapporter les scénarios ‘’selon la police’’ et aucun d’entre eux ne fait le rapprochement avec le nombre de plus en plus important de petits délinquants tués par des armes policières, comme aux Etats-Unis. Nous ne sommes pas encore au Far West, mais le glissement sécuritaire justifiant l’usage de leurs armes par les policiers est inquiétant. Très inquiétant. Surtout quand le ministre de l’intérieur est prêt à tout justifier en volant au secours des policiers et en voyant des voyous dangereux partout.

La police, aujourd’hui, n’éradique plus la racaille avec un Karcher, mais avec des Sig Sauer semi-automatiques d’origine suisse ; silence, on tue !

Les lanceurs de grenade et les matraques sont réservés aux manifestants ; silence, on éborgne et on mutile !