L’une est politiste, Julie Gervais, l’autre est historienne, Claire Lemercier ; elles sont les autrices de ‘’La Valeur du service public’’ (La Découverte), dans lequel elles ont témoigné des dégradations des services publics.
Télérama revient avec elles deux sur l’évolution de cette déliquescence organisée.
« Les modes de gestion des services publics fort différents les uns des autres sont de plus en plus dictés d’en haut, de façon uniforme, par des décideurs qui restent dans leurs bureaux et cadrent les moyens et les objectifs dans des tableaux Excel, sans prendre en compte les contraintes du quotidien. »
A la question de savoir comment et par qui les réformes sont conçues, la réponse est cinglante :
« Par de très hauts fonctionnaires, qui souvent vont pantoufler dans le privé ; mais aussi des consultants de cabinets de type McKinsey ; des banquiers travaillant de façon temporaire dans les ministères ; des dirigeants d’entreprise, sollicités pour amender les programmes scolaires – des Ponts et Chaussées par exemple ; etc (Tous ces gens forment, avec les responsablespolitiques au sommet de l’Etat, ce que nous appelons la NMPP : la ‘’noblesse managériale publique-privée’’ – pour reprendre le concept bourdieusien de ‘’noblesse d’Etat’’, en l’adaptant aux réalités d’aujourd’hui. »
Le constat est accablant et grave ; les deux autrices ont observé que « la carte de la désertification des services publics coïncide avec celle des succès électoraux du Rassemblement national ».
Que fait la Gauche pour s’opposer à la politique mortelle de Macron ?