Si le quotidien économique Les Echos n’existait pas, il faudrait l’inventer. La formule n’est pas belle ; elle a le mérite d’être explicite.
La Bible des patrons et la propriété de la troisème fortune de France, M. Arnault, vient de publier un article d’un certain Thibault Lanxade.
Le nom n’étant pas inconnu, Internet est venu à mon secours. Notre billetiste est le fils de l’amiral Jacques Lanxade, chef d’état-major des armées de 1991 à 1995, et de Loïse Rostan D’Ancezune. Il est donc bien né.
Devenu dirigeant d’entreprise, il a rapidement pris du galon au Medef, devenant vice-président de 2015 à 2018, chargé des petites et moyennes entreprises. Après avoir soutenu Emmanuel Macron en 2017, il a reçu une belle récompense en étant nommé (ça ne s’invente pas) ‘’ambassadeur de la mission sur l’intéressement et la participation par le ministre de l’économie et des finances et le ministre du travail’’ en octobre de la même année. Encore un machin qui ne sert à rien, sinon à récompenser des amis et à faciliter les opérations de lobbying patronal.
Thibault Lanxade a pris sa plus belle plume pour écrire dans Les Echos : « Ne nions pas la réalité : nous ne pouvons pas (encore) nous passer des énergies fossiles et encore moins de la technologie nucléaire. Nous ne pouvons pas non plus nous passer de notre industrie de défense. Nous avons de la chance : nous possédons des fleurons dans tous ces domaines. Ils peuvent nous aider à assurer notre souveraineté. Est-ce bien l’heure de les vouer aux gémonies ? »
Autrement dit, au diable la taxe sur les super-profits !
Bernard Arnault ne pouvait pas refuser de publier un tel plaidoyer en faveur des super-riches et ainsi souffler au président de la République la conduite à tenir face à l’inflation galopante. Les super-riches d’abord, les salauds de pauvres après !
Et, silence dans les rangs !