Je n’ai jamais apprécié Emmanuel Macron et ses dernières initiatives ne me permettent pas de réviser mes sentiments vis-à-vis du président de la République. Je ne parle pas de la visite, furtive paraît-il, avec Giorgia Meloni, l’émule de Mussolini devenue première ministre d’un grand pays de culture, l’Italie. Non, je veux parler de toutes les actions, interventions et mesures qu’il a prises depuis sa réélection.
M. Macron entraîne la France vers le néant ; il l’abîme au point d’en faire demain une nation de sonde zone. Avec une hypocrisie toute politique, celui qui veut faire entrer les citoyens dans l’ère numérique, démolit tous les services publics par des restrictions budgétaires et des réformes organisationnelles sans précédent et, surtout, en offrant tout ce qui est rentable à ses amis des grands groupes privés : enseignement, santé, énergie, transports, notamment, sont l’objet de toutes ses attentions, sans débat dans le pays. Le tissu économique, industriel et agricole, se délite ; le pacte social, Pôle emploi et Sécurité sociale, est rompu et le recul est spectaculaire : le pays s’enlise en revenant à la situation sociale de la fin du 19° siècle. Jamais le président des riches n’a autant mérité son surnom !
Si la situation intérieure est catastrophique, la place de la France dans le monde est désastreuse. On sait ce qu’il est advenu de l’opération de communication opérée au Liban. Le président de la France était allé en mission pour y rétablir l’état de droit en 2020 puis en 2021 ; quelques années plus tard, donc, on mesure le succès de cette intervention. Le donneur de leçon permanent n’est plus écouté et encore moins suivi.
Emmanuel Macron récidive en Ukraine. Il a multiplié les rendez-vous téléphoniques avec son homologue russe et il lui a rendu visite, mais Poutine l’a à peine écouté et l’a même humilié en le recevant dans un salon immense, le reléguant au bout d’une table démesurée. Il a multiplié les déclarations pour apaiser les demandes pressantes de Zelensky et promis des armes. Mais d’armes à livrer aux militaires ukrainiens, la France n’en a plus en stock. Alors, le président d’un pays laïc s’est rendu à Rome pour implorer la communauté Sant-Egidio en priant ses membres de l’aider sur l’air de ‘’j’ai besoin de vous’’. Le fondateur de cette communauté proche du pape François ne parle pas mais il agit, partout où il a des conflits armés. Sant-Egidio a permis de rétablir la paix là où les politiques avaient échoué. Macron y a vu un possible allié pour tenter de sauver les apparences et une opportunité pour tenter d’apparaître comme l’un de ceux qui ont ramené la paix entre les deux belligérants. Quel aveu de faiblesse !
Si le bilan des relations de la France avec le Liban, l’Ukraine et la Russie est négatif, que dire de la position de la France en Afrique subsaharienne où ce ne sont plus les roitelets qui prennent leurs distances mais les peuples qui chassent les militaires et autres nostalgiques de la Françafrique de leurs pays. Le champion d’une nouvelle politique extérieure est en échec, un échec cuisant. Car il ne faut pas oublier de mentionner que l’Allemagne du chancelier Olaf Scholz vient de rompre avec Macron des dizaines d’années de relations privilégiées au sein de ce qu’on avait coutume d’appeler le ‘’couple franco-allemand’’.
Emmanuel Macron parle beaucoup ; au-delà de sa propension à se persuader lui-même qu’il est important, il n’est qu’un beau parleur et un piètre politicien. Le fondé de pouvoir du libéralisme et des riches ne fait plus illusion ; il a été remané à sa juste place, mais il a entraîné avec lui un pays qui perd tout ce qui a fait sa grandeur, y compris ses Lumières et ses gens de culture. Le pays des Droits de l’Homme est méconnaissable ; à cause d’un irresponsable. Pauvre France !