Quand la terre se déchire apparaissent au grand jour les inégalités dans les pays touchés par les séismes.
Le peuple marocain souffre et ne cesse de dénombrer ses victimes ; les moins riches comme en Turquie en février dernier sont les premières victimes.
On connaît les causes du bilan terrifiant : habitat vétuste à base de mâchefer ou de terre, absence de normes antisismiques, mais pas seulement. Quand les pauvres n’ont plus rien à espérer de leurs lopins de terre, ils se tournent vers une auto-construction avec des matériaux sommaires dans des zones d’urbanisation rapides où ils espèrent trouver un petit emploi qui leur permettra de vivre moins mal.
Certes, des riads et des villas pour classes aisées et touristes ont été anéanties, elles aussi, mais les pauvres paient le plus lourd tribut. Comme en Turquie, comme partout.
Les régimes libéraux ou archaïques (comme le Maroc) sont responsables de toutes les tragédies en fermant les yeux devant les inégalités assumées au nom du Marché.
On ne peut pas dire qu’on ne savait pas ; un rapport de la Banque mondiale publié en 2020 notait que : « La persistance d’un habitat non-réglementaire etvétuste, la littoralisation accentuée de l’urbanisation, le changement climatique, la fragilisation du patrimoine bâti ancien, constituent autant de facteur de vulnérabilité. » Le roi Mohamed VI l’a-t-il lu ? Et s’il l’a lu qu’a-t-il fait ?
Autoritaire et répressif, vautré dans le luxe, le monarque despotique d’un autre âge a des comptes à rendre.