David Graeber, l’économiste et anarchiste américain qui avait dénoncé les Bullshits Jobs (les boulots de cons), est décédé. On aurait aimé connaître son sentiment sur le plan de relance de Macron. Il est hélas parti trop tôt.

Les économistes les moins anarchistes et qui ne se reconnaissent pas dans toutes les positions de David Graeber sont néanmoins très critiques. La relance ne sera pas au rendez-vous quand tout ira dans les caisses des grandes entreprises et sûrement pas dans celles de ceux qui n’ont déjà rien.

La relance ne sera pas celle de la consommation, malgré les exhortations de Bruno Le Maire, incitant les Français à dépenser leurs économies.

Les grandes entreprises ne sont pas menacées à court terme ; les économistes ont constaté que leurs encours de liquidité ont atteint des niveaux record qui les mettent à l’abri. En revanche, faute d’une réelle relance de la consommation par une hausse des salaires et d’une apathie des patrons qui ont gelé investissements, embauches (mais pas les suppressions d’emplois) et qui privilégient les aides gouvernementales et les baisses d’impôt (comme l’impôt de production), l’activité va rester atone et provoquer, plus tard, une crise grave et des faillites.

Macron reste Macron, fidèle à sa politique en faveur des actionnaires. Abandonnant les gens qui n’ont rien. Ceux-ci resteront cantonnés dans les ‘’Bullshits Jobs’’ et la misère.

Le capitalisme reste le capitalisme, violent pour les derniers de cordée, mais généreux pour les actionnaires.

Réveiller le peuple pour l’amener à contester le système, David Graeber avait commencé la tâche à Wall Street. Il n’y a rien de plus urgent que de continuer son œuvre. Avec les syndicats combatifs, avec les partis de la vraie gauche, avec les Economistes atterrés, avec les ONG, pour sortir du désespoir ambiant et regarder vers des jours heureux.