« Something is rotten in the state of Denmark » (William Shakespeare, Hamlet, I, 4, Marcellus), la citation traduite par Victor Hugo a été souvent reprise et adaptée pour décrire notre propre situation : « Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France ».

Pourri le ministre des armées déclarant à Kiev : « Néanmoins, si on veut durer, on doit être capable de “brancher” directement les industriels français à l’armée ukrainienne. Cela a un intérêt aussi pour l’avenir parce que si la guerre devait s’arrêter vite, ce que je souhaite, l’armée ukrainienne aura besoin de se reconstruire, aura besoin de se défendre. Et donc, ce sont aussi des opportunités pour les industries françaises. Pardon de le dire comme ça, mais il faut l’assumer ».

Quel cynisme ! Combien de citoyens normalement constitués peuvent-ils assumer les propos d’un ministre marchand de canons. La déclaration est ignoble et pourrie, surtout pour les Ukrainiens qui sont plongés dans un chaos incommensurable.

Le surarmement est florissant partout dans le monde (ou presque) alors que la terre brûle et que la pauvreté fait des ravages considérables. Les choix de l’ultra-libéralisme sont assassins pour les peuples.

Plus honteux, dans ce contexte, le projet de loi, baptisé honteusement ‘’plein-emploi’’ qui va être discuté à l’Assemblée nationale à partir de lundi.

Pour l’occasion, la très sérieuse direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié un recueil intitulé ‘’Minima sociaux et prestation sociale’’ dans lequel on peut lire, froidement, que 1,89 millions de foyers, soit 6,9 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux en 2021. Et la situation ne s’améliore pas, car les dépenses liées à ces minima ont baissé de 3,1 %.

L’étude nous apprend encore que, en 2018, la moitié de la population vivait avec moins de 1770 euros par mois et que les bénéficiaires d’un minima social vivaient avec 940 euros.

Les chiffres sont froids, certes, mais ils sont terribles : un tel niveau de pauvreté dans un des pays les plus riches de la planète est insupportable, quand les ultra-riches, de plus en plus nombreux, font étalage d’un luxe extravagant.

Qu’en pense le ministre des armées ? Et le président des riches plus sensible à la hauteur des dividendes distribués aux gros actionnaires qu’à la résorption de la pauvreté qui touche des millions de pauvres et des millions de retraités ?

Décidément, oui, il y a quelque chose de pourri au royaume de la Macronie. Et les suppôts des ultra-riches font preuve d’un cynisme sans borne.