Pénurie d’eau à Mayotte, pénurie de pain en Tunisie, exode des Arméniens du Haut-Karabagh, le mois d’octobre débute avec des températures anormalement élevées les crises s’additionnent. Les hommes sont fous : les droits fondamentaux sont bafoués et ils ont abandonné le pouvoir à des oligarques et des monopoles industriels corrompus.
A Mayotte, les citoyens accusent le groupe Vinci de délits présumés de favoritisme et de corruption pour sa gestion particulièrement chaotique et sans anticipation de sa filiale, la Société mahoraise des eaux (SMAE).
A Tunis, ce sont les approvisionnements en blé par le gouvernement qui est accusée depuis la guerre en Ukraine. La situation ressemble étrangement aux ‘’émeutes du pain’’ qui avaient secoué le pays en 1984 et causé la mort d’environ 150 personnes après la décision de Bourguiba de déclencher l’état d’urgence.
Le peuple arménien, lui, est victime des folles ambitions territoriales du président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev et du mutisme des pays occidentaux soucieux de préserver leur approvisionnement en pétrole de Bakou.
Les motifs d’inquiétude ne s’arrêtent pas à ces quelques exemples de dysfonctionnements de la démocratie. La crise est mondiale, alimentée par un libéralisme qui multiplie les ravages politiques, mais aussi environnementaux. En France, la chaleur est anormale pour la saison, à New York les pluies connaissent des intensités inconnues jusque-là.
Les symptômes de la crise sont tellement évidents qu’on peut se demander pourquoi les peuples ne se révoltent pas avec plus de détermination et de persévérance pour mettre un terme à tous les dérèglements que connaît la planète.
Une disette de pain avait entraîné la foule du peuple de Paris à marcher vers Versailles le 5 octobre 1789 ; certains habitants de Mayotte, eux, ont fustigé le dîner de gala de Macron avec Charles III en s’écriant : « A Versailles, ça coule à flots ; à Mayotte, on manque d’eau ».
Les yeux commencent à se dessiller. Ce n’est pas encore la Révolution, mais une prise de conscience salutaire des maux engendrés par le libéralisme et ses mensonges. Avant son renversement ?