Emmanuel Macron, son pouvoir vertical, ses premiers de cordée, son nouveau monde, son antiparlementarisme et sa condamnation du ‘’bavardage législatif’’, sa loi sur le secret des affaires, son état d’urgence, et son conseil de défense, son ‘’absence de la figure du roi’’ et sa ‘’démocratie qui ne remplit pas l’espace’’…

J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le mal que je pense de la politique du président de la République et du glissement vers un régime autoritaire.

Voilà qu’aujourd’hui, Emmanuel Macron et ses godillots de la République en Marche s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans la confiscation des libertés publiques avec le projet de loi porté par l’ancien patron du Raid (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion), un ex-super-flic, relais du lobby des syndicats de flics plus puissants que les syndicats de salariés !

Partis politiques, syndicats, associations de défense des libertés condamnent un texte qui « préfigure une société gouvernée par la peur où les citoyens, privés du droit de porter un regard sur les agissements de la police, verraient en retour leurs corps exposés sans limite à la surveillance des forces de l’ordre. Elle dessine un paysage asymétrique, sorte de panoptique géant, où nos libertés fondamentales sont gravement menacées, en premier lieu le droit à la vie privée et la liberté d’information. »

La politique de Macron est majoritairement rejetée par les citoyens ; le projet de loi s’inscrit dans un contexte préélectoral où la majorité présidentielle court après les quelques voix sensibles aux arguments sécuritaires. En accédant aux demandes de certains syndicats de police, le pouvoir souhaite rendre toujours plus difficile l’accès à une information indépendante donc dérangeante, sur le travail de la police.

Selon le Dictionnaire de science politique, un régime autoritaire est « caractérisé par le refus de tolérer toute expression publique de désaccords politiques importants ».

Avec ce projet de loi, on y est.

Dans un monde terrible dans lequel nous vivons en ce moment, la France des Lumières a besoin de toutes les intelligences pour surmonter crise sanitaire, crise économique et crise morale. C’est-à-dire une politique contraire à celle que dessine Macron. Nous nous rendrions complices si nous ne opposions pas à cette loi funeste.