Bruno Le Maire est un ministre qui ‘’perd ses nerfs’’ (ce n’est pas un bon signe) quand on ose le contredire. Il estime que l’accord sur les fins de carrière signé par le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, contrevient à la loi de réforme de la retraite.

Il est rancunier et infatué comme tous les imbéciles de sa classe des nantis et des premiers de cordée.

Il a donc convoqué M. Farandou comme on convoque le prévenu d’un délit ; il avait annoncé vouloir lui demander des comptes. Cerise sur le gâteau, il a tenu à lui annoncer lui-même qu’il était viré. Mais en lui précisant qu’il restait en poste jusqu’à la fin des Jeux olympiques. Le ministre est trop bon ; son successeur, non encore désigné, aurait dû faire face à l’épisode des Jeux olympiques où la SNCF doit répondre à une demande accrue.

M. Farandou a réagi fermement devant les sénateurs en démontrant la mauvaise foi du ministre. Lui, président de la SNCF a rétabli la bonne santé de la SNCF, contrairement au ministre de l’économie qui a amplifié la dette de la France ! Ses résultats sont en hausse, les bénéfices aussi, l’accord ne coûtera rien aux contribuables, ni aux clients, ni aux caisses de retraite.

Pour être complet, il a ajouté qu’il avait accordé un entretien au Monde dans lequel il mentionnait l’ouverture de négociations sur les fins de carrières, précisant à l’adresse de Le Maire : « Tout le monde peut lire le Monde ». Imparable.

Jean-Pierre Farandou et Bruno Le Maire ne sont pas issus du même monde ; le premier a travaillé plus de quarante ans à la SNCF, alors que le second n’a fait que de la politique et n’a jamais connu le monde du travail. Quand M. Farandou parle de la pénibilité, il est crédible ; quand Bruno Le Maire estime que l’accord signé dans l’entreprise nationale n’est pas satisfaisant, il se couvre de ridicule.

La décision de Bruno Le Maire apparaît ainsi pour ce qu’elle est : éminemment politique. Pour le prétendu hobereau Bruno Le Maire, les patrons d’entreprises publiques sont censés obéir et n’ont aucune latitude dans les négociations. Qu’on se le dise. Et avis au successeur de Jean-Pierre Farandou et aux autres patrons de groupes publics.

Du côté de l’audiovisuel public, le ministre n’a rien à craindre ; les patronnes, Sybil Veil et Delphine Ernotte sont de bonnes élèves de l’ultralibéralisme.

Bruno Le Maire est rancunier, certes, mais que disent le président de la République et le premier ministre ? Jusqu’où supporteront-ils un ministre incapable de tenir les comptes du pays mais qui licencie les prétendus mauvais élèves des entreprises publiques ?