A qui reconnaît-on un pouvoir réactionnaire et autoritaire ?
En premier lieu, à la limitation des pouvoirs du Parlement (ou à leur négation). N’est-ce pas ce qui s’est passé ces derniers jours, où il a suffi d’un simple décret ministériel pour ‘’raboter’’ le budget de l’Etat de 10 milliards d’euros, voté quelques semaines plus tôt par députés et sénateurs (même si ce fut par voie de 49-3).
En second lieu par des décisions présidentielles (et non gouvernementales) en matière de défense ou d’intervention militaire pouvant conduire au chaos et à d’innombrables morts, sans débat parlementaire. N’est-ce ce qui vient de se passer avec la déclaration d’Emmanuel Macron à propos de l’Ukraine : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. »
Enfin, en troisième lieu, par la désinformation. N’est-ce pas ce qui vient de se passer sur CNews quand une infographie ose reprendre des statistiques non vérifiées du site Worldometer sur les causes de la mortalité dans le monde : « 1 L’avortement : 73 millions par an dans le monde, 2 Le cancer : 10 millions de décès, 3 Le tabac : 6,2 millions de décès ». Worldomoter avait déjà été épinglé en 2020 pour avoir relayé des chiffres erronés sur la propagation de la pandémie de Covid.
Les réactionnaires osent tout et on a peine à distinguer les nuances entre leurs différents représentants, de droite et d’extrême droite.
J’aurais pu ajouter d’autres méfaits d’un pouvoir réactionnaire et autoritaire, comme la guerre déclarée aux pauvres et aux chômeurs (Attal osant s’en prendre une nouvelle fois à eux en leur imposant d’accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire), comme la répression à l’encontre des syndicats qui manifestent (n’est-ce pas, Gérald Darmanin ?), comme la future obligation de l’uniforme à l’école, comme la casse des services publics, etc.
Aragon a pu écrire des vers admirables pour dire : « Je vois tout ce que vous avez de malheur de sang de lassitude », ajoutant : « Je ne dis pas cela pour démoraliser Il faut regarder le néant En face pour savoir en triompher ».
Dans l’odieux, il n’y a pas de limite, même celle de voir une extrême droite prendre la place d’une droite extrême non assumée. C’est pour cette raison qu’il faut arrêter le processus de reniement de la démocratie avant qu’il ne soit trop tard.
Gauches, réveillez-vous !