Le premier ministre, Jean Castex, est doté d’une intelligence fulgurante; il a constaté que « la crise sanitaire que nous subissons et ses conséquences économiques et sociales ont durablement dégradé les comptes publics de notre pays. » Pour les redresser, il a demandé à Jean Arthuis 76 ans et plusieurs fois ministre, député, sénateur, conseiller général, maire, député européen, bref un vieux cheval de retour, de définir « une nouvelle trajectoire de finances publiques crédible pour donner de la visibilité sur notre stratégie de redressement des comptes publics. »

Le jargon libéral dans toute sa grandeur.

On passera sur les détails, comme, par exemple faire payer les riches et les grandes entreprises, lutter contre les paradis fiscaux et l’évasion des capitaux, réindustrialiser le pays. Ce langage est inconnu de la commission entourant M. Arthuis

En revanche, le centriste rallié à Emmanuel Macron a eu une idée qui ne déplaira pas au président de la République : il propose de « créer une institution budgétaire indépendante chargée d’éclairer le Parlement et le grand public sur l’avenir des finances publiques », dont, dit-il « aurait un rôle de comité d’alerte pour le respect des engagements  nationaux et européens ».

S’il admet que « cette institution devrait dans l’idéal être portée par le Parlement », il propose « un second schéma, plus novateur (consistant) en s’inspirant des pratiques observées à l’étranger à créer une institution nouvelle (…) dirigée par des membres indépendants exerçant cette fonction à temps plein. »

Un schéma novateur, s’inspirant des expériences de l’étranger, Emmanuel Macron n’aurait pas imaginé mieux ! L’institution nouvelle n’est-elle pas un moyen de réduire les attributions du Parlement en matière budgétaire ?

Le pouvoir vertical de Jupiter a déjà entamé le processus. Arthuis lui permet d’aller encore un peu plus loin dans la réduction des pouvoirs de contrôle démocratique des députés et sénateurs.

Le régime autoritaire en marche !