« Dormons sur nos deux oreilles, le réchauffement de la planète n’existe pas, c’est une sournoise invention des écologistes dans la droite ligne de leur ‘’idéologie en dérive totalitaire’’, telle que l’a définie l’implacable observateur de la politique planétaire et des phénomènes de l’univers qu’est José Maria Aznar. Nous ne saurions comment vivre sans cet homme. Peu importe qu’un jour des fleurs commencent à pousser en Arctique, peu importe que les glaciers de Patagonie fondent un peu plus chaque fois que quelqu’un soupire, faisant ainsi grimper la température ambiante d’un millionième de degré, peu importe que le Groenland ait perdu une partie importante de son territoire, peu importe la sécheresse, peu importe les inondations qui détruisent tout et emportent toutes ces vies, peu importe l’indifférenciation de plus en plus évidente des saisons, rien de tout cela n’importe si l’émérite savant José Maria vient nier l’existence du réchauffement global, en se basant sur les excellentes pages d’un livre du président tchèque Vàclav Klaus qu’Aznar lui-même, dans une belle attitude de solidarité scientifique et institutionnelle, présentera bientôt. »
José Saramago, prestigieux écrivain portugais, prix Nobel, a écrit ces lignes cinglantes dans son célèbre Cahier le 22 septembre 2008, c’est-à-dire il y a treize ans.
Qu’y a-t-il de changé depuis ce début d’automne 2008 ? Le GIEC, ou Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, avait déjà publié quatre rapports d’évaluation et, depuis, il a continué à tirer le signal d’alarme dans l’indifférence générale des gouvernants. La terre continue de brûler et les dégâts sont de plus en plus considérables.
José Saramago s’est interrogé : « Quelle est donc l’origine, la fontaine, la source de cette attitude négationniste systématique ? » La réponse n’est peut-être pas facile à trouver ; mais une chose est sûre, c’est que l’obscurantisme et le négationnisme ont prospéré allégrement et partout.
Puis Saramago le clairvoyant a lancé un « bref appel au sens commun ». Hélas, il n’a pas été plus entendu que les experts et scientifiques du GIEC.