On s’en doutait ; mieux, on en était sûr : la nomination de Rachida Dati au ministère de la culture est une basse opération politicienne. Une magouille qu’Emmanuel Macron en chevalier blanc avait promis de stopper.

Patatras, la preuve nous en a été apportée ce matin. A l’antenne de RTL, la traîtresse a avoué.

Le ministère n’est qu’un tremplin vers la mairie de Paris : « Je suis une élue parisienne, je ne m’en cache pas, mon objectif, comme ma volonté, c’est Paris ! Bien sûr, je serai candidate. Je l’ai toujours dit. » Dont acte. Rachida Dati sera une ministre à mi-temps. Et encore…

Pendant que la copine de Nicolas Sarkozy s’épanchait sur RTL s’ouvraient à Nantes les Biennales internationales du spectacle (BIS). Rima Abdul-Malak avait annoncé sa présence ; Macron l’en a privé. Celle qui lui succède n’a pas pris la peine de se rendre à cette manifestation, au prétexte que « sa présence était requise auprès du président de la République ». 

L’absence a été d’autant plus remarquée qu’aucun ministre de la culture n’avait raté le rendez-vous auparavant. Johanna Roland, maire de Nantes, n’a pas manqué l’occasion, elle, de fustiger fermement Rachida Dati sous les applaudissements nourris des présents : « À l’évidence, entre servir l’État et se servir de l’État, pour certains il n’y a qu’un pas. » 

Le pauvre directeur général de la création artistique au ministère, Christopher Miles, a dû lire un message hypocrite de la ministre osant affirmer : « L’avenir du spectacle vivant est au cœur des préoccupations de mon ministère et il sera donc au cœur de ma feuille de route ». Il y a fort à parier que ce message n’a pas convaincu.

Les militants de la Fédération CGT du spectacle, après avoir scandé « On est là, même si Dati n’est pas là, nous on est là », ont dénoncé les positions libérales de la ministre en déclarant, lutter, eux, pour une « politique culturelle forte et ambitieuse ». Il est dommage que Rachida Dati n’ait pas entendu les cris des professionnels de la culture.

Il est des rendez-vous qui ne se manquent pas. Surtout en début de mandat !