L’actualité m’oblige à m’interroger sur le régime dans lequel la France s’enfonce avec Emmanuel Macron. On apprend que le ministère de l’économie et son titulaire, Bruno Le maire, ont fait appel à deux cabinets de conseil, McKinsey et Accenture, pour savoir comment faire au moins 1 milliard d’euros d’économie d’ici à 2003. Puis que le ministère des solidarités et de la santé a fait appel, lui aussi, à des cabinets de conseil ; mais Olivier Véran, le ministre, a confié des missions non pas à deux cabinets mais à 7, pour un coût de 11,35 millions d’euros depuis le 12 mars dernier. Là il s’agissait de missions de gestion de la crise du Covid19.
Il se trouve que dans les deux ministères on retrouve curieusement le cabinet McKinsey, très lié au président de la République.
Les affaires du pays sont sous-traitées par des cabinets privés, au mépris des prérogatives de l’administration (réduite à la gestion courante) et, surtout, du Parlement ; députés et sénateurs se sont d’ailleurs offusqués de cette dérive.
Au moins aussi saugrenue l’idée d’organiser à une heure de grande écoute, sur une chaîne publique, France 2, un prétendu débat entre le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et la présidente du parti héritier du Front National, Marine Le Pen.
De qui se moque-t-on ? Comment peut-il y avoir débat entre deux personnalités politiques aussi proches sur tous les sujets ?
En réalité, il s’agit d’une ‘’commande’’ de l’Elysée qui ne trompe pas. Le Monde n’écrit-il pas : « Le chef de l’Etat tente de construire une digue sur son flanc droit, afin que les électeurs ne lui préfèrent pas la députée du Pas-de-Calais ». Car Macron est persuadé que le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2022 se résumera à un duel avec Marine Le Pen.
Le prétendu ‘’débat’’ démontre que le service public de l’audiovisuel est sous la tutelle de l’Elysée ; l’usage qui en est fait devant servir les fins visées par le locataire actuel. Les deux journalistes-animateurs, en se prêtant à ce mauvais jeu, sont réduits à un minuscule rôle d’agents de communication.
On est très loin du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Mais plutôt dans une république bananière. Devrions-nous l’accepter tel qu’il est, c’est-à-dire dévoyé ?
L’observatoire des multinationales vient de publier un autre acte d’accusation : ‘’Lobbys contre citoyens. Qui veut la peau de la convention climat ?’’ dans lequel il expose comment les industriels ont réussi leur travail de sape des conclusions de la Convention citoyenne pour le climat. Il met au jour le pouvoir économique et financier des multinationales.
Contrairement au débat de France 2, le rapport éclaire les citoyens sur les véritables enjeux. Ceux-ci sont à bien connaître si nous voulons reconquérir la démocratie et sortir des lois du marché et des jeux politiciens.