Tout a été dit sur l’abominable Donald Trump : misogyne et homophobe, menteur, schizophrène, haineux, climatosceptique, protectionniste, anti-social, va-t-en-guerre, fasciste. Il accumule les défauts et on ne lui reconnaît aucune qualité. Qu’il ait remporté l’élection présidentielle en dit long sur l’état de la démocratie aux Etats-Unis.

Il a reçu aussitôt les félicitations de ses semblables, Benyamin Netanyahu, Viktor Orban et même d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen et Eric Ciotti se sont également réjouis du résultat en des termes identiques à ceux de Bolsonaro, par exemple ; on en n’attendait pas moins.

L’un des directeurs des Echos, Dominique Seux, voit dans ce résultat une victoire de l’énergie vitale de Trump, « mais la clé est probablement la simplicité de son message, son énergie et le rejet réaffirmé des élites », autrement dit tout ce qui caractérise un authentique dictateur. Le journal de Bernard Arnault n’a pas osé aller jusqu’à employer le mot pour préserver ses intérêts outre-Atlantique.

Heureusement, d’autres quotidiens et d’autres journalistes ont la plume moins serve. Le Monde, par exemple, a remarqué que « Donald Trump a cessé de dénoncer des élections truquées au moment de la publication des premiers résultats ». Quant à la Tribune, elle s’émeut de voir « Trump, le pape du mensonge de retour à la Maison Blanche » et dénonce « une victoire qui est aussi celle des ‘’fake news’’, poison démocratique que Trump n’a cessé d’injecter dans les veines de l’Amérique ».

L’Humanité, elle, révèle une enquête de l’Observatoire des multinationales : « Des filiales de groupes français aux États-Unis, comme le géant de la pharmacie Sanofi ou Pernod-Ricard, ainsi que des filiales d’entreprises à capitaux publics comme Airbus, EDF, Engie et Thales, ont contribué financièrement à la campagne pour la présidentielle américaine, souvent en faveur du camp républicain. » L’auteur de l’enquête « a passé au crible les financements politiques des filiales de groupes français aux États-Unis, sur la base des données compilées par OpenSecrets, en se concentrant sur l’argent transitant par les « political action committees » (PACs). »

Assurément, ce scandale ne fera l’objet d’aucune reprise dans les grands médias.

La victoire de Trump va être banalisée et considérée comme un épisode supplémentaire dans les progrès de l’extrême droite dans de nombreux pays.

Les démocrates, eux, doivent s’alarmer et se préparer à la résistance et à l’unité pour éviter de voir la France tomber à son tour dans le camp des obscurantistes en 2027.