Les orateurs de la convention de la droite organisée dimanche dernier se sont livrés à une surenchère d’arguments racistes, violents, haineux. Marion Maréchal et Eric Zemmour ont atteint les sommets dans l’ignoble, sans innover toutefois ; ils personnifient depuis longtemps la bête immonde dans ce qu’elle a de permanent quand les sociétés sont en décomposition.

La crise de la France (et d’autres pays aussi) est profonde à l’hôpital, à l’école, à l’université, à l’entreprise, dans les services de police et de secours, chez les livreurs à vélo, dans notre environnement (pas seulement à Rouen), dans l’information écrite et audiovisuelle ; les systèmes de retraite aussi sont menacés, le pouvoir d’achat est en berne, le commerce en souffre.

La précarité et la misère gangrènent toute la vie sociale et deviennent tellement profondes et inquiétantes qu’elles alimentent le rejet de l’étranger et le sentiment que des conflits et des guerres peuvent se déclencher à tout instant. Il reste encore des solidarités, mais le sentiment de peur gagne chaque jour en intensité.

La seule réponse des gouvernants aux inquiétudes et aux colères se résument à des mesures policières et de confiscation des libertés fondamentales, mais, surtout, à l’inéluctabilité de la situation pour de prétendus impératifs économiques et financiers quand les plus riches se goinfrent et baignent dans un luxe insupportable.

Les apprentis sorciers au pouvoir jettent de plus en plus de citoyens désemparés dans la gueule des racistes Maréchal et Zemmour qui attisent les haines envers les prétendus ennemis de l’extérieur et de l’intérieur.

Les patrons, eux, ne s’en soucient pas ; ils se sont toujours accommodés des fascistes. D’ailleurs, la chaîne Bouygues, LCI, la chaîne Drahi, BFM TV, et la chaîne Bolloré, CNews, participent à la promotion des populistes en ouvrant largement leurs antennes aux thèses identitaires et racistes. Quand ce n’est pas le service public qui promeut un Eric Zemmour, dont il avait fait un chroniqueur d’une de ses émissions pour capter de l’audience.

Le président de la République, entré par effraction à l’Elysée, se présente comme un rempart contre les fascistes, tout en alimentant leur fonds de commerce, sans retenue, mais avec une rare obstination, en cultivant un profond mépris pour ceux qui sont le peuple.

Face au danger, réel, que fait la gauche ? Elle tergiverse encore et n’envisage même plus de faire l’unité aux prochaines élections municipales pour faire échec à la fois à la politique de Macron et aux fascistes (qui risquent de conquérir de nombreuses petites villes, où l’électorat, se sentant abandonné, est le plus perméable aux discours de Maréchal et Zemmour).

Les consciences doivent se réveiller et réagir. A la hauteur du danger.