De ma revue de presse matutinale, des quotidiens ‘’bourgeois’’ à l’unique quotidien de gauche (L’Humanité), en passant par les fameuses ‘’newsletters’’ (pourquoi ne pas dire lettres d’actualité ?), j’ai donc retenu deux articles.

Ils sont extraits de L’Humanité. Le premier est son éditorial, titré Canard sans tête, et il est écrit par Sébastien Crépel :

« Du jamais-vu dans l’histoire parlementaire de notre pays. Une réforme des retraites présentée comme fondamentale est arrachée des mains des députés sans que la représentation nationale ait pu se prononcer sur celle-ci ni sur ses articles phares. Il n’y a aucun précédent connu. Même le coup de force bien rodé de l’article 49.3 de la Constitution apparaît, au regard de cette pantalonnade, comme moins anti­démocratique. Dans ce cas, à défaut de vote, le texte est « considéré comme adopté » lorsque la première ministre engage la responsabilité de son gouvernement devant les députés, qui peuvent encore, en renversant ce dernier, rejeter le texte. Rien de tel ici. Quant à la pantomime de la motion de censure du RN, elle visait l’Élysée à travers les ministres, non le projet de loi. L’Assemblée nationale n’a pas eu son mot à dire, mais la réforme poursuit quand même sa course folle comme un canard sans tête. Jamais, sans doute, les députés n’ont été pareillement bafoués. Et pourtant, ils en ont vu, en plus de soixante ans de présidentialisme écrasant. »

Le second est le billet quotidien de Maurice Ulrich, toujours aussi percutant ; il est titré Cash :

« On connaît l’histoire du boulanger qui vend à perte chaque petit pain mais se rattrape sur la quantité. Absurde, peut-être, mais avec Renault, désormais, c’est le contraire selon son propre PDG, Luca de Meo. « Nous gagnons plus d’argent avec deux millions de voitures aujourd’hui qu’avec trois millions et demi auparavant. » Et voilà la recette, donnée sans réticences dans un entretien publié vendredi dans la presse économique : « Depuis mon arrivée, les coûts fixes ont été réduits de plus de 30 %, la capacité de production de 1,2 million de voitures et nous avons augmenté nos prix de 25 % en deux ans et demi. » Belle performance, mais pour faire quoi ? « Renault est devenu une machine à faire du cash. On en a plus généré en deux ans que sur la dernière décennie. Et nous reprenons le versement du dividende après quatre ans d’arrêt. » Il fallait être bien naïf pour penser que l’ambition d’un groupe automobile était de fabriquer des voitures. Merci en tout cas à Luca de Meo. C’est cash, en effet. »

Ainsi va la France d’Emmanuel Macron. Méprisante pour les élus du peuple et bienveillant avec les riches et leurs dividendes.

Quand en sortirons-nous ?