Les Gaulois organisaient des fêtes pour appeler la pluie ; les druides aussi s’adonnaient à une danse rituelle. L’Eglise catholique, elle, institua un jeûne et des processions au cours desquelles des litanies imploraient le ciel pour que les travaux des champs puissent bénéficier de pluie puis de temps clément pour les récoltes.
Aide-toi, le ciel t’aidera ! La foi était censée aider les paysans.
D’autres processions étaient organisées pour chasser la peste. La foi était solidement ancrée dans les esprits, si bien que les processions des Rogations n’ont pris fin que vers la fin du XIXe siècle.
Elles viennent de ressusciter à Perpignan à l’initiative d’un agriculteur catholique avec la bénédiction de l’évêché et du vicaire de la cathédrale Saint-Jean. Ils ont pu compter sur le soutien actif de l’adjoint chargé des relations avec l’évêché au sein du conseil municipal dirigé par Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen et membre de la direction du Rassemblement national.
La procession, forte de quelques centaines d’agités du bocal, a trimbalé les reliques de saint Gaudéric jusque dans l’eau du fleuve Têt ; là, le curé a béni le territoire aux quatre coins cardinaux, concluant en affirmant : « On obtient de Dieu en proportion de ce qu’on espère. »
La vice-présidente de la région, a déploré à la fois cet appel au divin et la situation à Perpignan où « après le retour du blason de saint Jean sur les logos de la mairie, la multiplications des messes traditionalistes, Aliot se frotte les mains de ce genre de manifestations. »
Macron qui condamnait ceux qui voulaient vivre comme les Amish, peut se rassurer, le RN de Le Pen et les intégristes sont allés encore plus loin, en revenant aux Gaulois, aux druides et au Moyen-Âge.
Le retour à l’obscurantisme est inquiétant. Perpignan n’est ni un cas isolé, ni le dernier village gaulois !